Les 1er, 2, 3 et 4 aout devait avoir lieu la 42e édition du Rodéo du Camion de Notre-Dame-du-Nord. Comme annoncé en mars dernier, l’évènement a été annulé pour 2024 à la suite d’un signalement concernant des problèmes de sécurité liés aux spectateurs, aux officiels et aux riverains.
« En 2022, un citoyen, monsieur Dussault, a fait un signalement auprès du ministère des Transports, de la municipalité, en fait à toutes les places qui avaient un impact pour le Rodéo du Camion. À la suite de ce signalement, le ministère des Transports a demandé un plan d’ingénieur signé pour faire l’évènement. On a pu contourner ce règlement pour l’édition 2023, mais pour 2024, ça prenait absolument le plan d’ingénieur signé », mentionne Luc Lafontaine, président de l’évènement.
Cela implique qu’un ingénieur signe un plan et ce sont alors ses assurances qui sont prises en compte et non celles du ministère des Transports. « L’ingénieur, lui, il faut qu’il soit blindé pour pouvoir faire des courses. Avec le plan qu’il nous a amené, il fallait creuser des pieux plantés à 42 pieds, tous les 20 pieds, à la longueur de la piste chaque côté, avec un cout de 2 millions de dollars. C’est sûr que le Rodéo n’a pas les moyens de faire ça et en plus, il faudrait faire des études de sol et ça prenait l’autorisation de Timiskaming First Nation, parce que le sous-sol leur appartient, ce qu’on n’a pas eu. »
« Je dois dire que j’ai de la misère à comprendre qu’une seule personne fasse un signalement et que tout soit annulé. Si le Rodéo du camion avait eu 50 plaintes ou 100 plaintes au ministère des Transports, je n’ai aucun problème avec ça. En plus, dans le circuit, les règles de sécurité ont été améliorées pour rendre ça encore plus sécuritaire », renchérit monsieur Lafontaine.
Malgré les nombreuses embuches, le président et le conseil d’administration ne baissent pas les bras pour autant, d’où la tenue de leur fameux tirage cette année. « L’argent amassé servira à bâtir une nouvelle piste pour 2025. Je suis présentement en négociation avec deux propriétaires de terrain, je ne peux pas en dire plus pour l’instant. Ce ne sera pas nécessairement à Notre-Dame-du-Nord, car c’est compliqué, et je ne peux pas dire [si ce sera] au Témiscamingue. La problématique, ce n’est pas juste la piste de course qu’il faut avoir, ça prend de l’espace pour les campings, l’électricité, des parkings, les infrastructures qui vont attirer les gens. Faire une nouvelle piste, on parle de deux millions de dollars, mais la différence, c’est que là, ça va être à long terme, une piste permanente pour les cent prochaines années. »
La tenue de tel évènement a des retombées annuelles majeures pour le territoire. « La dernière étude d’achalandage qu’on avait il y a quelques années, on parlait de 10 millions dans ce temps-là. On doit parler aujourd’hui de 12 millions à peu près de retombées économiques pour les quatre jours de l’évènement. » Au fil des années, l’organisation a aussi retourné plus de sept millions de dollars dans la communauté, soit entre 30 et 52 organismes par année en bénéficient.
Pour contribuer à la relance de l’évènement, le président invite fortement les gens à se procurer un billet pour le tirage. « C’est un très gros tirage. J’ai eu beaucoup de commentaires sur le cout des billets à 1 000 $. Pour faire un tirage à notre niveau, selon la Régie, il faudrait qu’on vende huit-mille billets, c’est très compliqué. On a eu l’idée de mettre les billets à 1 000 $. » Avec mille billets en circulation, le premier prix est un bon d’achat de 325 000$ pour un camion lourd ou l’achat d’une maison Champoux ou encore 250 000$ en argent comptant. Au total, 424 000 $ en prix seront distribués. « C’est 15 chances de gagner sur 1000. Je ne cacherai pas que c’est un peu plus dur à vendre cette année, mais si les gens n’ont pas de groupe, ils ne sont pas obligés de s’en faire un. On a des parts à différents niveaux à vendre. Les gens peuvent appeler au bureau, on a des groupes à 100$, à 200$, à 250$ et à 500$. » L’appui de la population est d’ailleurs essentiel à la relance de cet évènement moteur de l’industrie touristique.