Originaires de Temiskaming Shores, Lise Gravel et Alek Bélanger habitent maintenant à Montréal. La mère et le fils partagent une passion commune : l’art. Alek en vit depuis qu’il a terminé ses études universitaires et Lise s’y consacre presque à temps plein depuis sa retraite de l’enseignement. Le duo, inspiré plus que jamais, revient d’une escapade outremer. Le but de leur voyage : une résidence artistique de trois semaines en Provence.
Ils étaient à la recherche d’un projet commun, gardant l’œil ouvert sur les offres de résidences artistiques. Et il y a celle en France qui a capté leur attention… la possibilité d’un projet collaboratif. Ils ont donc « brainstormé » sur cette idée de jumeler leur style artistique diamétralement opposé – abstrait pour lui et plus concret pour elle – tout en honorant leurs parcours artistiques personnels en tant que mère et fils. Projet soumis… Entrevue passée… Mission réussie! Du 4 au 25 juin, ils déposaient leurs bagages dans le Moulin Gréoux, ancien moulin d’olives, à Maussane-les-Alpilles, dans la région de Provence, en France.
Le travail de création était divisé en deux parties. Une fois les décisions prises concernant la nature du projet (série d’œuvres collaborative), les dimensions du canevas (24’’ X 44’’), le médium (acrylique) et la palette de couleurs (tons neutres), c’est la mère qui a créé en premier, avant de partir, pour que le fils puisse y ajouter sa touche une fois en France. Là-bas, le travail s’est poursuivi, tantôt de façon individuelle, tantôt en duo. Tout ce qui les entourait était une véritable source d’inspiration : le lieu de la résidence, les couleurs, les odeurs, l’architecture, la flore, la nourriture, la culture et la rencontre d’autres artistes provenant de l’Italie, de l’Allemagne, des États-Unis et de l’Australie. D’ailleurs, « Provence est reconnue pour avoir inspiré plusieurs maîtres peintres tels que Vincent Van Gogh, Paul Cézanne et Pablo Picasso », précise Lise Gravel. L’expérience leur a permis de décrocher du quotidien, de faire naître de nouvelles idées, de laisser libre cours aux réflexions personnelles et à l’ouverture d’esprit, de côtoyer d’autres gens, de créer des contacts et des amitiés.
Depuis le retour, le processus créatif suit son cours. La série de plus d’une dizaine d’œuvres se terminera sous peu. Sur la plupart des toiles… un visage aux traits détaillés sur un fond abstrait, plus texturé. L’unicité identitaire des deux artistes pointe à travers leurs réalisations. Alek, fier de sa sexualité, associe ses créations à l’art gai. C’est ce qu’il cherche à produire et qu’il a mis en lumière dans quelques-unes des œuvres de cette série. Lise, quant à elle, veut donner une voix aux femmes. Plusieurs de ses sujets sont féminins. Il y a ce fil conducteur LGBTQ+ qui s’amalgame à celui du féminisme, deux communautés libérales qui partagent de nombreux points communs, dont cette quête d’affirmation et de reconnaissance.
Le lancement de la série aura lieu à l'automne 2024. Pour les affiches promotionnelles, les deux artistes, profondément attachés à leurs racines franco-ontariennes, ont fait appel à une photographe professionnelle du Temiskaming ontarien, Justina Phippen. Une exposition suivra, possiblement à Toronto, dans cette ville où Alek a créé beaucoup de contacts dans le domaine, du temps qu’il y habitait.
Et pendant que mère et fils donnent leurs derniers coups de pinceau à ce projet, chacun contemple de nouveaux horizons. Des idées mijotent pour la suite de leur cheminement artistique individuel. Pour l’instant, les deux habitent à Montréal, mais rien n’est coulé dans le béton. Lise Gravel, qui planchait sur une œuvre à la fois du temps qu’elle enseignait, envisage maintenant le tout en termes de série. Alek Bélanger, aussi vidéaste, a produit un court métrage qui sera bientôt présenté à Londres et à Toronto dans le cadre de festivals de films où il est en nomination. Pour suivre leur parcours artistique : alekbelanger.com et lisegravel.com.