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Pierre Fitzgibbon fait le point sur la situation de l’usine RYAM

26 août 2024

par : Mylène Falardeau | Journaliste de l'Initiative de journalisme local

Le 26 août dernier se déroulait une rencontre d’information du côté de Témiscaming afin de brosser le portrait sur la fermeture de l’usine de cellulose haute pureté de RYAM (Rayioner Advance Material). Pour l’occasion, le ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon s’était déplacé pour s’exprimer sur le travail du Gouvernement du Québec et des actions que celui-ci est prêt à poser pour éviter la fermeture définitive de l’usine.

Le ministre était accompagné de Frédéric Simard d’Investissement Québec; du député de Rouyn-Noranda-Témiscamingue, Daniel Bernard; du maire de Témiscaming, Pierre Gingras et du maire de Kipawa, Normand Young.

Le ministre a débuté la rencontre en présentant les actions de son ministère, notamment les objectifs de production énergétique du Québec, que ce soit en hydro-électricité, en énergie éolienne ou par la biomasse forestière. L’objectif du gouvernement est de décarboniser le Québec d’ici 2050. Devant les incertitudes actuelles de l’industrie forestière, monsieur Fitzgibbon a mentionné que des travaux étaient en cours avec la ministre des Ressources naturelles et des Forêts, Maïté Blanchette Vézina, et a annoncé une refonte du modèle forestier qui date de 2013. Cette refonte est essentielle pour l’industrie afin de permettre une prévisibilité des coûts d’approvisionnement.

Fermeture chez RYAM

Pierre Fitzgibbon a rappelé que RYAM parlait toujours d’une fermeture temporaire et que les deux autres usines qui sont toujours en fonction sont profitables. RYAM a désigné un courtier afin d’évaluer les offres d’achat non seulement de l’usine de cellulose, mais également du plan complet des activités. Le Gouvernement du Québec, via Investissement Québec, est prêt à être présent avec les entreprises ou groupes intéressés. D’ailleurs, son ministère est en discussion avec un acheteur potentiel. « Des acheteurs potentiels, il n’y en a pas 52. Nous discutons actuellement avec un intéressé par l’achat du plan au complet. RYAM est ouvert à vendre l’usine de cellulose, mais ne souhaite pas la vendre à une entreprise qui deviendrait un compétiteur direct. Ça, c’est compréhensible », a indiqué le ministre. Le défi actuel est donc de trouver une nouvelle avenue pour l’usine fermée avec un partenaire stratégique de l’industrie.

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En fin de rencontre, le maire de Kipawa s’est exprimé sur la volonté d’un groupe d’acteurs témiscamiens à faire acquérir l’usine de cellulose et souhaite que les produits et le savoir développé localement demeurent en région. Sur ce point, monsieur Fitzgibbon a répondu que le gouvernement n’est pas fermé à travailler avec les différents groupes intéressés à acquérir l’usine. Cependant, la présence d’un partenaire stratégique à l’industrie est impondérable pour le succès de la transition.

Daniel Bernard a souligné l’implication du ministre Fitzgibbon dans le dossier dès l’annonce des suppressions de postes. « Oui, il s’agit de la première visite du ministre à Témiscaming, mais il a rapidement participé aux réunions du comité local de travail pour trouver des solutions. Avec ses connaissances des régions du Québec et de l’industrie forestière, le dossier est entre bonnes mains. »

Du côté du syndicat, Stéphane Lefèbvre mentionne qu’il en faudra plus pour sauver l’usine, car les mises à pied vont quand même se produire. « Aujourd’hui, le ministre est venu nous dire des hypothèses et ne nous a pas présenté de solution. L’avenir est toujours incertain. Si un groupe achetait l’usine de cellulose uniquement, je ne crois pas que c’est une solution. J’ai toujours l’inquiétude que le site a été mis en fonction pour que les trois usines travaillent de pair et non en silo. Je ne vois pas comment cela pourrait fonctionner avec différents acteurs », s’inquiète-t-il.

Le ministre Fitzgibbon se dit confiant pour l’avenir des deux usines en activité. Pour l’usine de cellulose, il définit la situation comme complexe, mais précise que l’acheteur potentiel et d’autres acteurs ont des réflexions pour relancer les activités. Il croit qu’une décision pourrait être annoncée dans les prochains mois. Lors de la rencontre, il a été mentionné à plusieurs reprises l’implication aux travaux des chefs de communautés de Kebaowek et de Wolf Lake ainsi que la participation de Frank Dottori. Ces derniers n’ont cependant pas pris la parole lors de la rencontre.

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