Martin Ethier et Véronique Lefebvre opèrent la Quincaillerie de l’Est de Latulipe depuis 10 ans. Ce commerce, qui offre de nombreux services essentiels à la population du secteur est du Témiscamingue – station-service, dépanneur, vente et réparation d’équipements de jardinage et de foresterie, changements de pneus, etc. – subira une cure de rajeunissement grâce à une aide financière de 100 000 $ de la MRC de Témiscamingue. Cette dernière provient du Fonds Région-Ruralité (FRR).
En effet, le volet 4 du FRR est le seul qui permet de soutenir financièrement une entreprise privée. Bien sûr, celles qui bénéficient de ce financement doivent répondre à des critères bien précis liés au maintien des services de proximité dans les communautés rurales. « Ce volet vise à encourager des initiatives qui contribuent à l’amélioration de la qualité de vie et au développement des services dans les communautés rurales, comme celle de Latulipe. Et seules les municipalités identifiées par le MAMH [ministère des Affaires municipales et de l’Habitation], selon l’indice de vitalité économique, et inscrites au Protocole d’entente, ont accès à ce Volet du Fonds Région-Ruralité », explique Claire Bolduc, préfète de la MRC de Témiscamingue.
Pour les propriétaires, cette bonne nouvelle économique est une source de joie, mais aussi de soulagement. « La station-service est désuète et l’avenir du service d’essence était incertain », précisent-ils. Les rénovations se concentreront sur la station d’essence et veilleront à l’optimisation des services déjà existants pour en assurer la pérennité. Les travaux commenceront le plus tôt possible, dès la confirmation des entrepreneurs en construction.
Outre le maintien et l’amélioration des services essentiels, madame Bolduc y voit d’autres avantages, comme le renforcement de la vitalité économique et du sentiment d’appartenance ainsi qu’une stratégie palliant les défis de la dévitalisation. « La Quincaillerie de l’Est est le seul commerce de cette nature dans un rayon de 50 km et il dessert l’ensemble des municipalités de l’Est témiscamien. Le soutien du FRR est non seulement crucial pour Latulipe-et-Gaboury, mais également pour les communautés voisines », mentionne-t-elle.
La sélection des projets
Dans le cadre de ce volet du FRR, c’est un comité de vitalisation, mis en place par la MRCT, qui participe à la sélection des projets. Ce dernier est composé de représentants de municipalités identifiées comme territoires en voie de revitalisation, soit de Latulipe-et-Gaboury, Belleterre, Nédélec, Moffet et Rémigny. « Ces membres connaissent bien les réalités locales et les besoins spécifiques de ces communautés, ce qui leur permet de sélectionner des projets qui répondent de manière concrète aux défis économiques et démographiques auxquels elles font face. » À ce comité se joignent un représentant du MAMH, la préfète ainsi que des représentants de l’organisation associée à la vitalisation que sont les Ateliers des savoirs partagés.
Petite histoire de la quincaillerie
Au départ, le terrain de la quincaillerie, sur la rue Principale, appartenait à Etienne Bournival. En 1978, il est vendu à Jean-Claude Landry, entrepreneur forestier. L’année suivante, ce dernier fait construire un garage pour les besoins de ses chantiers et pour le public. Au garage, on y vend des débusqueuses et des pièces, on y répare des machineries lourdes et on offre le service de carburant diesel. Par la suite, une station-service y est installée. Vers 1985, le couple Landry ajoute de nouveaux services, soit la vente de scies mécaniques et d’articles de quincaillerie. Pour eux, il était important de conserver ce service auparavant offert par le magasin Bellehumeur. Au fil des ans, une plus grande place est accordée à la quincaillerie et, au Garage Landry, s’ajoute la Quincaillerie de l’Est-El. En 1992, après 13 ans d’opération, les propriétaires vendent le garage et la quincaillerie à Pascal Ethier et Julie Pichette. Le commerce devient La Quincaillerie de l’Est Enr. (Source : Livre du Centenaire de Latulipe)
Depuis 10 ans, Martin, fils de Pascal et Julie, ainsi que sa conjointe, Véronique, assurent la relève de l’entreprise. Bien que les services soient majoritairement demeurés les mêmes que leurs prédécesseurs, la jeune mouture fait aussi place à de la nouveauté. Entre autres, tous les vendredis après-midi de l’été, elle y accueillait le Marché Public de Latulipe.