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Autosuffisance alimentaire : Philosophie de vie pour un couple de New Liskeard

10 octobre 2024

par : Dominique Roy | Journaliste de l’Initiative de journalisme local

Alors les enjeux environnementaux sont préoccupants, les familles qui se tournent vers l’autosuffisance alimentaire se font de plus en plus nombreuses. C’est le cas de Denis et Sylvie Trudel, un couple de New Liskeard qui a décidé de produire une grande partie de sa nourriture. Leur aventure a commencé en 2016, motivée par le désir de contrôler la qualité de leur alimentation et de réduire leur dépendance aux supermarchés.

Une étape à la fois

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Denis et Sylvie n’ont pas toujours été autosuffisants. Au début, ils cultivaient quelques légumes pour le plaisir. Cependant, les rappels alimentaires fréquents et les préoccupations croissantes sur la qualité des produits les ont poussés à approfondir leurs connaissances et à élargir leur production. Aujourd’hui, ils produisent environ 75% de leur alimentation, incluant légumes, fruits, œufs et poulets. Denis avoue que l’initiative était davantage celle de sa femme, mais rapidement, il y a cru et y a pris goût. Pendant la pandémie, le couple a réussi à tenir trois mois sans effectuer aucun achat alimentaire, la confirmation qu’ils étaient sur la bonne voie dans ce projet de vie.

Au fil des ans, ils ont investi au niveau d’équipements, comme des serres, des déshydrateurs, des accessoires pour la mise en conserve, des bacs pour jardins surélevés, un coin de la grange transformé en poulailler, etc. Ils ont appris différentes techniques de conservation de leurs récoltes. Autodidactes, les vidéos sur YouTube et les groupes d’autosuffisance sur les réseaux sociaux ont grandement contribué à leur autoformation. Le tout s’est fait graduellement. Pour madame Trudel, une étape à la fois est la meilleure façon d’y arriver. « Si on veut tout entreprendre d’un coup, c’est là qu’on abandonne. »

Un mode de vie écologique

Bien sûr, il leur est impossible de produire la totalité de ce qu’ils veulent manger. Cependant, leur cercle d’amis et de connaissances pratiquant un mode de vie semblable est aussi une source d’approvisionnement. Les échanges de nourriture sont courants. L’achat local est une priorité, afin d’encourager les producteurs locaux de la région. Et qui dit autosuffisance dit aussi pratiques écologiques. Chez les Trudel, les déchets ultimes se font rares. Ils réutilisent, recyclent et compostent tout ce qu’ils peuvent. « Nous avons mis quatre semaines pour remplir à peine 12 pouces de notre poubelle », précise monsieur Trudel.

De fiers ambassadeurs

En 2019, Denis et Sylvie Trudel se rendaient en Virginie, aux États-Unis, pour assister à une importante conférence sur l’autosuffisance. Les rencontres ont été marquantes, notamment celles d’influenceurs qu’ils suivaient sur les réseaux sociaux. L’idée d’organiser un tel événement dans la région germait dans leur esprit. En 2022, ils ouvraient les portes de leur domaine pour partager leurs connaissances sur le sujet. La réponse a été très positive : plus de 200 personnes étaient présentes. « Nous avons été surpris par l’intérêt et la volonté des gens d’en apprendre », raconte Sylvie Trudel. Cet engouement les a poussés à organiser un rassemblement de gens de la région intéressés par l’autosuffisance alimentaire. En 2023, ils créaient ainsi le Canadian Homesteaders à l’aréna d’Earlton. Des producteurs locaux accueillaient les visiteurs pour partager trucs et astuces en plus d’y vendre leurs produits. La popularité a été telle qu’il y eut récidive en mai 2024, attirant plus de 2200 personnes. L’événement devrait d’ailleurs être de retour en mai 2025. Les Trudel sont devenus une référence en région en matière d’autosuffisance alimentaire. Ils donnent régulièrement des conférences, la prochaine ayant lieu le 6 octobre prochain, de 13h30 à 15h, à la bibliothèque publique de Temiskaming Shores.

Le couple continue d’apprendre et d’expérimenter des techniques pour améliorer leur production. Leur nouvelle propriété, qu’ils habiteront prochainement, sera équipée d’une serre plus grande et mieux adaptée. Les Trudel veulent continuer de partager leur savoir-faire avec la communauté. Pour eux, l’autosuffisance alimentaire va au-delà d’un mode de vie. C’est une philosophie qui prône la résilience, la durabilité et la solidarité. Ils souhaitent que leur parcours inspire d’autres personnes à reprendre le contrôle de leur alimentation pour ainsi contribuer à un avenir meilleur.

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