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Le Pilier souligne la semaine québécoise du traumatisme craniocérébral

17 octobre 2024

par : Mylène Falardeau | Journaliste de l'Initiative de journalisme local

La 21e Semaine québécoise du traumatisme craniocérébral (TCC) met en lumière les réalités complexes et diversifiées vécues par les personnes touchées par ce type de blessure. Cette année, sous le thème Un même choc, des réalités diverses, l’événement cherche à sensibiliser le public à la diversité des expériences et des défis rencontrés par les survivants et leurs proches. Le Pilier, l’association des traumatisés crâniens de l’Abitibi-Témiscamingue, joue un rôle central dans cette sensibilisation régionale en offrant un soutien essentiel et en partageant des témoignages inspirants. Ce thème rappelle que chaque personne affectée par un traumatisme crânien vit une réalité unique, malgré des points communs liés à l'impact du choc initial.

Pour l’édition 2024, le Pilier distribuera deux affiches de sensibilisation sur lesquelles on retrouve deux Témiscamiens, Félix Desjardins Brassard, victime d’un TCC et sa mère Danielle Desjardins qui ont tous les deux vu leur vie chamboulée à la suite d’un grave accident de la route impliquant Félix à la fin de l’année 2017. Le jeune homme, âgé aujourd’hui de 29 ans, a été plongé dans un coma artificiel pendant deux mois avant de débuter un long processus de réadaptation. Les ergothérapeutes, orthophonistes et physiothérapeutes lui auront permis de réapprendre à parler, manger et se déplacer.

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Félix conserve très peu de souvenirs des mois suivants son réveil. « Au début, je ne pouvais pas manger. J’avais un tube dans la gorge. Ma mère explique que j’ai dû réapprendre à parler avant de pouvoir manger », confie-t-il. Il a fait une réadaptation intensive de plusieurs mois à Montréal avec des spécialistes avant de pouvoir revenir en région. « Le travail avec l’orthophoniste a aidé énormément Félix. Je me souviens quand elle m’a téléphoné en me disant que quelqu’un voulait me parler. À ce moment, j’ai entendu les mots : allô, maman. Ce fut une étape importante de franchie », explique madame Desjardins.

Aujourd’hui, Félix met toujours des efforts considérables à travailler sa réadaptation. Il a parcouru beaucoup de chemin et possède maintenant sa propre maison. Sa mère Danielle réside avec lui. Il peut marcher en s’appuyant sur une main courante. Il a aussi son véhicule adapté à sa condition pour ses déplacements. Il peut donc se rendre à ses rendez-vous et activités avec ses accompagnateurs.

Félix vit encore plusieurs deuils. « Félix était un très bon mécanicien industriel. Il partait sur son quart de travail, et dans ses congés, il travaillait souvent pour d’autres entreprises. C’est certain que cela lui manque », raconte sa mère. La vie sociale de Félix a également changé. « J’avais un important cercle d’amis avant. J’aimerais pouvoir sortir dans les bars et voir du monde. Étant en fauteuil roulant, c’est plus compliqué de voir ses amis. J’aimerais inviter les gens à interagir avec les gens qui ont un handicap. Le fauteuil n’est pas un obstacle infranchissable », mentionne Félix.

Le Pilier

Pendant cette semaine, le Pilier, association des traumatisés crâniens de l’Abitibi-Témiscamingue ainsi que les 12 autres associations régionales membres du Regroupement mèneront diverses activités pour sensibiliser la population québécoise au TCC. En effet, « nous aidons près de 120 personnes victimes d’un TCC modéré ou grave chaque année », explique madame Francine Chalifoux, directrice générale Pilier association des traumatisés crâniens de l’Abitibi-Témiscamingue. « Un choc à la tête peut déclencher une cascade de conséquences variées, transformant radicalement une vie en un instant. »

L’organisme met en place des activités pour ses membres afin de briser l’isolement et bâtir un sentiment d’appartenance à un groupe. « Chacun des membres est unique et vit des réalités et défis différents. Nous réalisons des activités locales, régionales et même provinciales. Nous avons aussi des activités de financement telles qu'un tournoi de billard interentreprises et la location de cabane à pêche », mentionne la directrice régionale. Lors de ces activités, Félix a entre autres eu l’occasion d’assister à un match des Canadiens de Montréal et faire un voyage au Saguenay-Lac-Saint-Jean.

Le récit de Félix Desjardins Brassard à la suite de son traumatisme crânien révèle tout le sens de la persévérance et la détermination. Sa vie et celle de ses proches ont changé à jamais depuis l’accident de voiture. Le Pilier soutient les victimes de TCC en offrant de l’accompagnement, de l’information, des activités à ses membres et du répit aux proches aidants. Pour en connaître davantage sur les traumatismes craniocérébral ou sur les services de l’association, consultez le site www.pilieratcat.qc.ca.

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