AL- La Première Nation de Long Point (LPFN) a déclaré l’état d’urgence, invoquant une hausse des crimes liés à la drogue et à l’alcool, ainsi que la présence accrue de trafiquants dans la communauté. Cette situation serait exacerbée par une faible présence policière et un manque d’engagement de la Sûreté du Québec (SQ), selon les responsables de la communauté.
« Les membres de la communauté en ont assez du manque de patrouilles policières en temps de crise », a déclaré le Chef Henry Rodgers. « Les membres sont frustrés par l’absence d’implication et de conscience de la SQ. Bien que nous soyons obligés de compter sur la SQ pour notre sécurité, leur absence ne répond pas aux besoins de notre communauté. Nos membres souhaitent des services de police axés sur la sécurité et le bien-être de la communauté, mais sans patrouilles fiables, la SQ ne répond pas aux attentes et ne prend pas ses responsabilités au sérieux. »
La communauté reproche à la SQ une approche qu’elle juge insuffisamment préventive et inadaptée aux besoins locaux. Les patrouilles policières seraient majoritairement concentrées sur les heures de travail et les infractions routières, laissant un vide sécuritaire durant les périodes critiques, notamment les nuits et les week-ends.
Des mesures retardées
La LPFN déplore également des retards dans la mise en place du service de police régional anicinabe (SPA), annoncé en octobre 2021 par la vice-première ministre et ministre de la Sécurité publique de l’époque, Geneviève Guilbault et le ministre responsable des Relations avec les Premières Nations et les Inuits, Ian Lafrenière. Ce service devait inclure une équipe de réponse rapide pour les communautés autochtones, mais les promesses tardent à se concrétiser.
Le Chef et le Conseil de la LPFN ont signalé à la SQ des incidents graves, tels que des actes de violence et des cas de conduite en état d’ébriété, parfois ignorés ou traités avec des délais jugés inadéquats.
Un plan d’action communautaire
En réponse à cette crise, la LPFN a lancé un Plan d’Action pour la Sécurité et le Bien-Être communautaire. Parmi les initiatives prévues : la mise en place d’une patrouille nocturne pour renforcer la sécurité pendant les heures critiques de la nuit; l’organisation de la Marche communautaire de la LPFN contre les trafiquants de drogue et de boissons alcoolisées, pour unir les membres dans la dénonciation des activités nuisibles et la demande d’une rencontre urgente entre le Chef et le Conseil de la LPFN et le ministre de la Sécurité publique, François Bonnardel, pour traiter ces préoccupations critiques.
« Nous ne resterons pas les bras croisés pendant que la sécurité de notre communauté est en danger. Nous agissons pour protéger nos membres et exigeons une implication immédiate du gouvernement du Québec et de la Sûreté du Québec », a affirmé le Chef Henry Rodgers.
Appel à une meilleure collaboration
Malgré ses critiques envers la SQ, la LPFN a salué les efforts des forces de police voisines, comme la Police des Premières Nations de Timiskaming et de Kebaowek. Ces corps policiers, bien que culturellement adaptés et axés sur la prévention, sont contraints de solliciter l’assistance de la SQ pour patrouiller sur le territoire de la LPFN.
La LPFN exhorte les gouvernements provinciaux et fédéraux à agir en faveur de services de police cohérents, culturellement pertinents et axés sur la communauté, afin de garantir la sécurité et le bien-être des populations autochtones.
Source : Long Point First Nation