Une initiative régionale circule depuis quelques semaines sur les réseaux sociaux. Le comité de suivi de construction de l’urgence du Centre hospitalier Hôtel-Dieu d’Amos milite pour que les travaux d’agrandissement de l’urgence, des soins intensifs et du bloc opératoire soient réalisés le plus tôt. Sur le site Internet urgenceamos.ca, il est mentionné qu’il s’agit d’une question de vie ou de mort pour nos soins de santé régionaux. La population est d’ailleurs invitée à se mobiliser et montrer son soutien en signant une pétition.
Le comité de suivi avait publié un communiqué à cet effet en octobre dernier dans le but d’attirer l’attention du public sur cet enjeu déterminant. Il y était d’ailleurs mentionné comme suit : « Ce projet doit s’actualiser rapidement avant qu’il ne soit trop tard. La décision du Conseil des ministres était prévue pour le mois de juin 2024, pour être par la suite être reportée en août 2024. Nous sommes toujours sans nouvelle malgré la visite récente en personne à Amos du ministre de la Santé. Le comité est perplexe quant à la situation actuelle, mais non moins déterminé à faire valoir, que la traumatologie : soit la mission chirurgicale, d’urgence et de soins intensifs régionaux, ne soit en péril, sans ces aménagements essentiels. »
François Lemire, porte-parole du comité de suivi, explique que les conséquences d’une perte de service pourraient être graves. « Si nous devions perdre nos spécialistes de chirurgie, des gens devront être transportés régulièrement par Valentine et rien de garanti que les patients arrivent à temps. Quand une chirurgie est faite trop tard, il y a des conséquences. »
C’est du côté d’Amos que se pratiquent 50% des interventions chirurgicales de l’Abitibi-Témiscamingue et du Nord-du-Québec. On y retrouve des spécialistes hautement qualifiés et des services essentiels de traumatologie, chirurgie maxillo-faciale et des soins intensifs. Des spécialistes prendront leur retraite au cours des prochaines années. Les installations datant de 1947 ne répondent plus aux standards des autres centres de traumatologie modernes. Cette situation nuit au recrutement de nouveaux chirurgiens et anesthésistes plus attirés vers les centres urbains mieux équipés.
Actuellement, le Centre Hospitalier Hôtel-Dieu d’Amos dispose de sept chirurgiens- orthopédistes, trois chirurgiens généraux, sept anesthésiologistes, une pathologiste, un plasticien, des obstétriciennes, un oto-rhino-laryngologiste, un chirurgien maxillo-facial, des médecins d’urgence d’expérience appuyés par une équipe de radiologie dotée d’appareils d’imagerie incluant la résonance magnétique.
« Des travaux de rénovation de l’urgence et des soins intensifs avaient été annoncés en 2019. Deux ans après, voyant que les travaux ne s’étaient pas réalisés, nous avons contacté le CISSSAT afin de voir ce qu’il pouvait être fait pour ajouter le bloc opératoire lors des mêmes travaux. Ils nous ont alors répondu qu’ils étaient en négociation avec le ministère pour y ajouter ces travaux au projet. Les installations y sont désuètes et c’est à cause des ajouts aux coûts de construction que nous avons de la difficulté à obtenir une annonce pour le début des travaux », précise monsieur Lemire.
Le comité souhaiterait dépasser l’objectif de 20 000 signatures afin de faire pression sur le gouvernement pour faire avancer le projet. Les signataires doivent le faire avant le 31 janvier sur le site https://www.assnat.qc.ca/fr/exprimez-votre-opinion/petition/Petition-11107/index.html.
Il est dit sur le site urgenceamos.ca qu’en signant la pétition, vous protégez votre droit et celui de vos proches à des soins spécialisés accessibles en région; montrez au gouvernement que la population refuse de voir sa mission chirurgicale disparaître et exigez que Québec respecte ses engagements et débloque les fonds nécessaires avant qu’il ne soit trop tard.
« Le Témiscamingue et l’Abitibi c’est une seule et même région et je pense que l’on doit faire front commun. Il faut se rassembler autour de ce projet qui offre des services à l’ensemble de la population. Le Témiscamingue est reconnu pour être une région où les gens de se soutiennent. La solidarité y est omniprésente et ses citoyens savent se mobiliser pour les enjeux locaux importants. Avec le soutien du Témiscamingue, nous espérons que notre projet de construction se réalise très prochainement. »
En date du 6 janvier, la pétition avait recueilli 11 276 signatures. Le comité interpelle toute la population des cinq MRC de l’Abitibi-Témiscamingue pour conserver les services en région. Une version papier de la pétition et des formulaires sont également disponibles à la boutique SensAT située au 22, rue Ste-Anne à Ville-Marie.