Le député d’Abitibi-Témiscamingue Sébastien Lemire a réagi à la démission du premier ministre canadien, Justin Trudeau, une nouvelle qui, selon lui, était attendue depuis longtemps. « Je pense qu’il a pris une décision qui était évidente. Les Canadiens ont envoyé un message très clair, et les membres de son parti ne voulaient plus de Justin Trudeau comme premier ministre et chef du Parti libéral. Je pense que ce qui aurait été nécessaire de faire il y a bien longtemps, c’était de déclencher des élections parce que c’est évident que l’élastique a été beaucoup trop étiré et lui a explosé en face. »
« Le contexte est très mal choisi, mal avisé, parce qu’on se retrouve dans un moment où les finances du pays sont complètement chaotiques. Mais les relations diplomatiques aussi, avec l’arrivée de Donald Trump au pouvoir le 20 janvier prochain aux États-Unis. On n’aura pas d’interlocuteurs francs et clairs pour pouvoir défendre les intérêts de notre économie canadienne. Donc, c’est très problématique ce qui se passe présentement et ça relève d’un individu qui a été acharné pour son propre pouvoir plutôt que de vouloir servir l’intérêt supérieur du Canada », dit-il.
Monsieur Lemire a souligné que la prorogation du Parlement jusqu’au 24 mars prochain signifie la suspension des travaux parlementaires, ce qui entraîne des conséquences majeures. « Les projets de loi meurent au feuilleton, peu importe à quel endroit ils sont rendus. » Il a particulièrement insisté sur l’impact de cette prorogation sur le projet de loi sur la gestion de l’offre, essentiel pour les fermes familiales laitières du Témiscamingue. Ce projet, adopté par 80% des députés de la Chambre des communes, se retrouve bloqué au Sénat, retardé par des jeux politiques de la part de non élus. La gestion de l’offre est un système qui permet de stabiliser les prix et d’assurer la rentabilité des fermes laitières au Canada. Sans cette régulation, les producteurs canadiens pourraient être submergés par les surplus de lait américain, mettant en péril le modèle de ferme familiale. « La gestion de l’offre assure la prévisibilité de la rentabilité de notre modèle de ferme », a précisé Lemire, exprimant son inquiétude face à cette situation.
En outre, le député a déploré l’interruption du projet de loi C-319, qui visait à augmenter le revenu des aînés. Ce projet avait l’appui de tous les partis politiques et aurait pu être adopté rapidement. Avec la prorogation du Parlement, tout revient à la case départ, laissant les aînés sans les améliorations prévues.
Dans les mois à venir, Sébastien Lemire prévoit de dédier plus de temps au terrain dans la région du Témiscamingue. « Cela me permettra de rencontrer davantage les citoyens. » Il compte utiliser cette disponibilité accrue pour renforcer les liens avec la communauté locale, malgré les défis politiques actuels.
En tant que porte-parole des relations avec les Autochtones et dans le domaine du sport, monsieur Lemire envisage aussi des tournées dans les semaines à venir. « Nous absorbons la nouvelle, qui est en soi une mauvaise nouvelle, mais je vais continuer à travailler pour les intérêts de la région », a-t-il conclu.