À la demande du ministre de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs, Benoit Charette, le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) publie son rapport d’enquête et d’audience publique sur le projet Horne 5 sur le territoire de la ville de Rouyn-Noranda par Ressources Falco Ltée.
Le rapport contient une description sommaire du projet, une synthèse des préoccupations et des opinions des participantes et participants, l’analyse de la commission ainsi que l’ensemble des constats et des avis qu’elle en dégage. Les principales conclusions de la commission sont regroupées dans une fiche contenant les faits saillants et font l’objet d’une section en ouverture du rapport.
De nombreux citoyens et citoyennes, organisations, entreprises et membres de Premières Nations ont exprimé leur point de vue sur le projet lors de l’audience publique. Presque tous les participants et participantes provenaient de l’Abitibi-Témiscamingue. Dans son rapport, la commission d’enquête émet de nombreux constats et avis concernant les enjeux relatifs à l’eau, à la qualité de l’air et à la santé publique, aux vibrations et à la sismicité induite, au partage des responsabilités entre Ressources Falco et Glencore Canada et aux garanties financières, à la capacité du milieu d’accueil et à la justification du projet.
En s’appuyant sur son analyse ainsi que sur les constats et les avis qui en ont découlé, la commission en est arrivée à la conclusion que le projet Horne 5, tel qu’il est présenté, ne satisfait pas aux exigences minimales en matière de sécurité, de santé publique, de protection de l’environnement et d’internalisation des coûts. Par conséquent, elle juge que ce projet n’est pas acceptable dans l’état actuel des connaissances portées à son attention.
Depuis la publication du rapport, les réactions fusent. Du côté de la Chambre de commerce et d’industrie de Rouyn-Noranda, on tient toutefois à souligner les aspects positifs et prometteurs pour la communauté. Selon elle, ce projet s’inscrit dans une démarche de développement durable et responsable et représente une opportunité unique de dynamiser l’éducation, la recherche et l’économie locale et régionale tout en favorisant l’innovation et le développement de nouvelles expertises.
La Première Nation de Long Point (LPFN) salue la reconnaissance par la Commission de ces lacunes majeures et réaffirme son engagement à protéger ses droits, ses terres et sa communauté. « La Première Nation de Long Point a toujours exprimé ses préoccupations quant au potentiel du projet Horne 5 à nuire à notre eau, à notre air et à notre économie. Il est impératif que des études environnementales, sociales et économiques soient menées par notre communauté pour garantir la protection de nos terres, de notre économie traditionnelle et de notre mode de vie, et ce, pour les sept prochaines générations. Sans cela, aucun projet ne pourra être réalisé sur notre territoire non cédé », de mentionner le Chef Henry Rodgers.
La responsable solidaire en matière d’Environnement de Québec solidaire, Alejandra Zaga Mendez, souhaite plutôt que la conclusion du rapport soit entendue. « Le ministre de l’Environnement doit respecter la décision du BAPE qu’il a lui-même mandaté. Il est impensable de donner le feu vert à un projet qui présente des dangers pour la qualité de l'eau, de l'air et la santé des gens de Rouyn-Noranda. La CAQ doit arrêter de donner des passe-droits à des multinationales qui hypothèquent la santé de la population. »