Le 14 janvier dernier, Alain Gauthier a été élu maire de Témiscaming par cooptation, succédant à Pierre Gingras, qui avait démissionné en décembre. En cas de démission d’un maire en quatrième année de mandat, la municipalité peut nommer un conseiller plutôt que d’organiser une nouvelle élection, ce qui permet de réduire le nombre de conseillers à six au lieu de sept et d’éviter la tenue de deux élections dans la même année, une autre étant déjà prévue en novembre.
Ingénieur de formation et ancien directeur général de Tembec, monsieur Gauthier a également travaillé comme coach en gestion, leadership et gestion d’équipe, notamment en redressant des entreprises aux États-Unis, en Ontario et au Québec. « En 2021, je me suis lancé un défi : tester mon modèle de leadership dans un environnement public comme Témiscaming », confie-t-il. Responsable du sous-comité des ressources humaines et de l’administration pendant trois ans, il est convaincu que les modèles de leadership du secteur privé peuvent aussi s’appliquer efficacement dans le secteur public, surtout en gestion administrative.
Une de ses priorités en tant que maire est d’améliorer l’environnement de travail à l’hôtel de ville et de régulariser les nombreux postes vacants. Avec la nouvelle direction générale de Témiscaming, il a travaillé à combler ces postes et mettre en place de meilleures pratiques de gestion. « Mon objectif est de transformer notre culture organisationnelle en y intégrant des valeurs d’humilité, d’exemplarité et de collaboration. D’ici novembre, je souhaite également compléter notre plan de dix ans pour l’entretien de nos infrastructures, plan qui a pris du retard, tout en gérant le niveau de taxation », explique-t-il.
Un autre enjeu majeur est la situation de l’usine de Rayonier Advanced Materials (RYAM), fermée, causant la perte de 275 emplois. « Les négociations avec les acheteurs avancent lentement. Il s’agit d’un site complexe avec trois usines, dont une fermée. Bien que non confirmée, l’idée serait que les acheteurs vérifient d’abord la viabilité des deux usines restantes avant de prendre une décision. Un accord de non-concurrence avec Ryam sera également nécessaire pour que l’usine soit reprise », précise-t-il.
« De notre côté, comité a été formé en collaboration avec le maire de Kipawa pour chercher des solutions. Nous avons demandé au ministère de l’Industrie de financer une étude sur la revalorisation de l’usine abandonnée. Ce projet prendra du temps et des ressources, mais il est crucial de préserver ce qui reste de l’usine. Le monde d’aujourd’hui nécessite des compromis », souligne-t-il. Il insiste également sur l’importance de diversifier les sources de développement économique, au-delà de l’usine et du tourisme.
Parallèlement, une étude d’opportunité pour le développement économique de Témiscaming sera menée par l’UQAT. Cette étude mettra en valeur des atouts comme l’accès à une eau de qualité, un réseau ferroviaire – un avantage rare dans les municipalités du Québec – et la disponibilité d’une main-d’œuvre locale. Soutenir l’entrepreneuriat local et encourager l’émergence de PME font aussi partie de ses priorités. « Nous ne devons pas oublier le projet d’hydro-électricité (Onimiki), en partenariat avec la MRC et trois communautés autochtones, qui pourraient apporter des retombées financières aux municipalités. Il y a aussi l’exploitation d’une mine de terres rares, projet révisé par rapport au projet Matamec d’il y a quelques années, afin de renforcer son acceptabilité sociale. Les discussions sont encore en cours, et la ville n’a pas encore pris position, estimant qu’il est trop tôt pour le faire. Cependant, la création d’emplois reste l’un des principaux avantages de ce projet. Nous devons faire preuve de compromis pour avancer », insiste-t-il.
La municipalité de Témiscaming est une municipalité vivante avec plusieurs activités axées sur la famille, depuis plusieurs années. Ils vont continuer sur cette lancée, en mettant l’accent sur la participation citoyenne et le communautarisme encore plus de l’avant. « La nouvelle directrice des sports, loisirs et communautaire, Mélissa, a déjà prévu une programmation d’activités pour 2025 riche en promesses, incluant piscine, club de marche, camp d’été, golf, soccer, baseball, fête des jours fériés, une offre de spectacles adaptée aux souhaits des citoyens et plus encore, visant à faire de Témiscaming un lieu agréable à vivre », termine-t-il.