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Exploration de l’hydrogène blanc à Guigues : la population s’informe

4 mars 2025

par : Mylène Falardeau | Journaliste de l'Initiative de journalisme local

La découverte, l'été dernier, d'hydrogène blanc à Saint-Bruno-de-Guigues a suscité de nombreuses questions parmi les résidents et les élus de la municipalité. Après le prélèvement d’échantillons par l’Institut national de la recherche scientifique (INRS), les analyses ont révélé une concentration élevée de cet élément. Afin d’informer la population, une soirée d’information s’est tenue le 25 février dernier.

Les gens pouvaient poser leurs questions à l’entreprise Québec Innovative Material Corp. (QIMC) ainsi qu’aux représentants de l’INRS. Les résidents se questionnaient notamment sur les travaux de recherche sur l’hydrogène blanc ainsi que leurs résultats et l’impact qu’ils pourraient représenter. C’est plus de 60 personnes qui ont assisté à la rencontre.

Pour Tomy Boucher, maire de St-Bruno-de-Guigues, la rencontre s’est bien déroulée dans son ensemble. « L’entreprise est venue expliquer ce qu’est l’hydrogène blanc et pourquoi il y en a à St-Bruno-de-Guigues. Je crois que l’objectif de la rencontre a été atteint. Les gens ont pu poser leurs questions ou partager leurs inquiétudes. Nous sommes satisfaits du déroulement de la soirée. De notre côté, nous continuons à nous montrer curieux par rapport à ce qui se fait, tout en demeurant prudent. »

L’observation des propriétés et des quantités d’hydrogène blanc dans la municipalité se poursuivra à l’été. « Selon les résultats que nous avons eus de QIMC à la suite des travaux de l’INRS, c’est qu’il y a de l’hydrogène blanc à St-Bruno-de-Guigues, c’est certain. Maintenant, ils veulent savoir qu’elles sont ses caractéristiques et en quelle quantité la retrouvons-nous. Les prochaines données recueillies par les chercheurs serviront de paramètres au gouvernement du Québec pour l’encadrement législatif sur l’exploration de l’hydrogène blanc », a poursuivi monsieur Boucher.

La découverte d’hydrogène blanc pourrait avoir un impact majeur sur le développement économique de la région. « Tout promoteur qui débarque dans une municipalité démontrant un potentiel de développement économique, je crois que l’on doit écouter ce qu’il apporte et se renseigner sur ce qu’il fait. Nous devons prendre connaissance des enjeux et des impacts. Nous n’avons pas pris position sur le projet, mais demandons au promoteur que leurs pratiques se déroulent à l’intérieur du cadre légal. Ce point n’est pas négociable. Nous demandons que leurs travaux ne soient pas dommageables ou irréversibles pour l’environnement. »

Données recueillies à Guigues

C’est d’ailleurs à Guigues que QIMC a enregistré, cet hiver, une concentration de 7119 particules par million (ppm) à une profondeur de 50 mètres avec un plateau à 2886 ppm. D’autres points d’observations ont obtenu des valeurs allant de 550 à 2400 ppm. L’observation de fortes concentrations d’hydrogène dans les roches fissurées ou dans le sol confirme les observations antérieures que l’hydrogène provient de sources géologiques profondes et de processus de fermentation biogénique impliquant de la matière organique dans le sol. De plus, l’entreprise mentionne la quasi-absence de dioxyde de carbone et de méthane confirmant la pureté d’hydrogène (Communiqué de QIMC du 21 janvier 2025).

Prévision des travaux en 2025

C’est d’ailleurs à Guigues que QIMC concentrera la majeure partie de ses activités dès le printemps prochain. Des échantillons de sol et de gaz seront pris sur une base hebdomadaire sur les six puits d’observation déjà utilisés pour la collecte. Une équipe de l’INRS, spécialisée en hydrogéologie, viendra implanter quatre autres puits du même genre à la fin du mois de mai. La collecte de données se poursuivra à cette fréquence ou sur une base bihebdomadaire si les résultats démontrent une stabilité. Ils souhaitent ainsi recueillir un échantillonnage de trois mois sur les 6 puits et obtenir des données de base sur les nouveaux puits d’observation.

QIMC a d’autres secteurs d’activités au Québec, en Ontario, en Nouvelle-Écosse et à Terre-Neuve. Le site appelé Lorrain-Bucke se trouve sur la rive ontarienne du lac Témiscamingue. Il fait partie de la même formation géologique que site témiscamien. Il fera l’objet de travaux d’exploration à la mi-juin.

Les élus de St-Bruno-de-Guigues ont demandé à Québec Innovative Material Corp. d’informer sa population en amont des travaux. « Dans une situation comme celle-ci, nous ne voulons pas être mis devant le fait accompli. Nous voulons assurer une transparence à chaque étape. En bout de ligne, nous voulons le bien des citoyens avant celui du promoteur. C’est pourquoi nous avons tenu cette rencontre afin que la population soit informée de ce qu’il se passe dans leur municipalité », de terminer monsieur Boucher.

La découverte d’hydrogène blanc à St-Bruno-de-Guigues soulève à la fois des intérêts et des interrogations. Alors que les recherches se poursuivent pour mieux comprendre ses propriétés et son potentiel, L’avenir de cette ressource dans la région dépendra des résultats des analyses et des décisions gouvernementales entourant son encadrement. D’ici là, la population et les élus demeurent attentifs aux développements à venir.

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