Jonathan Andresen, candidat libéral
« Je suis un homme d'affaires, je ne suis pas un politicien de carrière. J’ai travaillé pendant 26 ans dans des entreprises informatiques comme Nortel et Globe Semantic. J’ai aussi travaillé à l’étranger pendant 22 ans, partout dans le monde : en Asie, en Europe. J’ai une maîtrise en relations internationales de l’Université Concordia. Je me présente dans la circonscription d’Abitibi–Témiscamingue parce que je veux servir tous les gens ici. En ce moment, on vit une crise extrêmement importante pour notre pays, nos provinces et la région. Je crois que je peux redonner et servir les gens. J’ai des expériences et des compétences qui peuvent faire une vraie différence ici. »
Que vous ne soyez pas de la région : est-ce un avantage ou un désavantage?
« Je pense que c’est un avantage. J’apporte un nouveau regard. Ma circonscription d’origine, Pontiac, est juste à côté d’ici. Les deux régions sont très vastes, plusieurs enjeux sont les mêmes. Les communautés rurales ont besoin des mêmes choses : des services, du soutien, des soins de santé, des travailleurs, de l’attention à l’environnement. Je suis ici pour écouter, apprendre, soutenir les gens et l’économie. Dans les prochaines semaines, je vais parcourir l’Abitibi–Témiscamingue, visiter les villes et les petites communautés, rencontrer les gens et entendre leurs priorités. »
Comment comptez-vous défendre les enjeux de la région, étant donné la distance avec Ottawa?
« Pour moi, les gens doivent avoir une voix forte et une place à la table. Si on a cette place, on peut travailler avec les autres députés et le gouvernement chaque jour pour faire une vraie différence. Quand on n’a pas cette place, comme ça a été le cas ces dernières années, c’est très difficile d’influencer le gouvernement. J’ai des idées, mais j’ai surtout une passion : écouter les enjeux et les préoccupations des citoyens de l’Abitibi–Témiscamingue. La région est à distance d’Ottawa, c’est vrai, mais elle est aussi très importante pour le Canada. Les régions rurales font face à de grands défis : les aînés, les jeunes qui veulent travailler mais ne trouvent pas d’emplois. Ces communautés sont essentielles pour notre tissu économique. C’est pourquoi je mets l’économie en priorité : soutenir les entrepreneurs, les petites entreprises, et veiller à ce qu’ils aient accès aux services du gouvernement fédéral. »
Quelles sont vos idées pour soutenir l’économie locale et créer de l’emploi?
« Il faut des investissements et des projets concrets. Il faut aussi promouvoir des industries qui sont parfois oubliées, comme le tourisme. Il y a des choses à faire ici, avec les autres provinces, à l’international aussi. Il faut créer des projets, avoir de l’énergie et travailler fort. Actuellement, on vit une crise économique et des défis qui durent depuis plusieurs années. Il faut s’attaquer à ces enjeux. »
Et pour les services aux citoyens, surtout dans une région aussi éloignée?
« Le gouvernement fédéral doit être présent dans les communautés locales. Il y a un grand mouvement pour tout mettre en ligne, mais beaucoup de gens n’ont pas cette possibilité. Il faut des services en personne, des centres mobiles dans les petites villes, et simplifier les démarches. Il faut des résultats dans la région. Le défi du Canada, c’est qu’on est un pays vaste. Il faut des programmes adaptés, pas juste pour le Témiscamingue, mais pour toutes les régions rurales de la province. »
Vous êtes originaire du Pontiac. Si vous êtes élu, allez-vous déménager ici?
« Absolument. J’ai déjà trouvé un appartement ici, je suis ici durant toute la campagne. Si je suis élu, je déménagerai ici avec ma famille. J’ai une fille de 16 ans, autiste, et mon père est atteint de démence avancée. Les soins de santé sont extrêmement importants pour moi, surtout dans les régions. Je suis très conscient des besoins des familles, des jeunes et des aînés. Dans les prochaines semaines, je serai partout dans la région. Je veux que tous les citoyens sachent que ma vision, c’est d’être un député pour tout le monde. Un député qui écoute et qui agit. Je ne suis pas en politique pour faire carrière, je suis un homme d’affaires. Je suis ici pour faire une vraie différence. J’aime les communautés locales, c’est dans mon cœur. Il y a des choses importantes à accomplir, et je compte m’impliquer activement. »
Sébastien Lemire, candidat pour le Bloc Québécois
« Dans mes premières campagnes électorales, j’avais visité des entreprises et là, je retourne les voir, et c’est fascinant de voir l’évolution des projets. Pendant cette campagne, j’essaie toujours de faire chaque jour une nouvelle MRC. C’est quatre chambres de commerce, chacune avec ses particularités, sa dynamique. On ne peut rien prendre pour acquis. Chaque territoire a sa couleur, et le Témiscamingue en particulier. »
Comment faire pour s’assurer que les enjeux de la région soient bien entendus à Ottawa?
« Je dirais que ce n’est pas le député qui est loin, mais effectivement le fédéral qui est loin des préoccupations. Les programmes sont pensés pour Toronto ou l’Ontario. On parle d’automobile dans les négociations avec Trump, mais on oublie la gestion de l’offre, la crise du bois d’œuvre qui dure depuis 40 ans… Le Témiscamingue a besoin de programmes adaptés à sa réalité. Mon rôle, c’est de faire reconnaître cette spécificité et de porter nos besoins, avec des exemples concrets. Il y avait une unité de recherche en agriculture nordique à Kapuskasing, financée par le fédéral, coupée sous Harper. Pourtant, avec les changements climatiques, comprendre l’agriculture en milieu nordique est encore plus important. L’UQAT fait déjà ce travail, mais elle a besoin d’un meilleur financement. C’est un engagement que je prends : ramener ce soutien. Aussi, ce n’est pas normal qu’on doive abattre nos bêtes ailleurs. Il faut que l’État finance un abattoir public. Le gouvernement peut se refinancer via les retombées économiques : taxes, emplois, achat local, etc. Ce n’est pas aux entrepreneurs seuls de porter un tel projet; c’est trop lourd. Il faut un collectif autour de ça. Comme pour un aqueduc, un abattoir est un outil de développement. »
Quels sont les autres enjeux agricoles?
« Il y a beaucoup d’inquiétude, notamment dans le secteur laitier avec la renégociation de l’ALENA et la pression de Trump. La gestion de l’offre protège notre production et évite le gaspillage. Si on l’avait mieux protégée par une loi du Parlement, nos négociateurs auraient été plus forts. Le Bloc avait proposé une loi, mais elle a été bloquée par des sénateurs non élus nommés par les libéraux. »
Que proposez-vous pour améliorer l’accessibilité aux services fédéraux?
« Prenons l’exemple des passeports, le bureau de Service Canada offre un service de base, mais l’accès reste compliqué. Pour un passeport urgent, il faut aller à Mississauga ou même Gatineau. Ça n’a pas de sens. Pourtant, l’équipement pour traiter les demandes existe à Rouyn-Noranda. Ce serait possible de scanner les documents localement pour accélérer les délais. Il y a une réforme en cours avec un engagement de livraison en 30 jours. Espérons que ça améliore les choses pour notre région. »
Et le service en français?
« C’est un combat constant. On doit s’assurer que les citoyens soient servis dans leur langue, partout au Canada. Notre bureau de député est aussi là pour accompagner les gens dans leurs démarches fédérales, quand les délais sont dépassés ou que les formulaires sont complexes. »
Quelles sont vos priorités pour les quatre prochaines années?
« D’abord, le financement de l’Unité de recherche de l’UQAT sur l’agriculture nordique. On a déjà présenté un dossier solide au ministre, mais il s’est caché derrière les règles de programmes actuels. On reviendra à la charge avec le nouveau gouvernement. Ensuite, il faut régler la question des assises territoriales pour les deux communautés autochtones du Témiscamingue qui n’ont pas encore leur statut de réserve. C’est un frein majeur à l’accès aux services en santé, éducation, infrastructures, et au développement économique. Il faut recréer le dialogue et faire bouger les choses. »
Vous avez mentionné vouloir faire un engagement par semaine. Pouvez-vous en nommer un autre?
« Oui, cette semaine, je propose un sommet annuel sur le fédéral dans la région de l’Abitibi-Témiscamingue. L’objectif : rassembler les acteurs pour mieux comprendre les programmes fédéraux et définir ensemble nos priorités régionales à porter à Ottawa. »
Les autres candidats
Parti conservateur : Au moment de mettre sous presse, nous n’avions pas réussi à joindre le Parti conservateur. Toutefois, Steve Tardif, d’Amos, a confirmé sa candidature. Planificateur de maintenance et conseiller en santé et sécurité chez Matériaux Blanchet, il s’est récemment présenté à l’élection partielle pour un poste de conseiller municipal à la Ville d’Amos.
Nouveau Parti démocratique (NPD) : Le candidat Jérémie Juneau mise sur une approche collaborative et souhaite rassembler les forces vives de la région pour défendre les intérêts de l’Abitibi-Témiscamingue à Ottawa.