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Mansion Impossible : De nouveaux développements documentés sur YouTube

15 avril 2025

par : Dominique Roy | Journaliste de l’Initiative de journalisme local

photo : Facebook Freaktography

En 2023, Chris Fisher, riche homme d’affaires texan, prenait possession de la plus grande maison abandonnée du Canada, soit le Manoir Peter Grant, situé à Haileybury, sur les rives du lac Témiscamingue. Les images du bâtiment vandalisé ont maintes fois circulé sur les réseaux sociaux, prises par celles et ceux qui ont osé l’introduction par effraction, y documentant leur passage dans cet endroit insolite ou poursuivant sans remords le travail de destruction amorcé par d’autres.

Les intentions de Chris Fisher étaient claires dès sa prise de possession : transformer l’endroit sous la forme d’une téléréalité avec le souhait de faire découvrir le nord de l’Ontario au monde entier. L’affiche installée sur la clôture entourant le manoir spécifiait que la télésérie, nommée Mansion Impossible, en raison de l’envergure exceptionnelle du projet, devait débuter au printemps 2024. À l’automne dernier, l’attente persistait puisqu’aucun diffuseur n’avait encore manifesté d’intérêt pour le projet télé.

Alors que le sujet sombrait dans l’oubli, voilà que de nouveaux développements semblent se manifester. Freaktography, pseudonyme d’un photographe canadien spécialisé dans l’exploration urbaine de lieux et de bâtiments abandonnés, publiait, le 6 avril dernier, sur sa chaîne YouTube, sa plus récente visite du manoir effectué quelques jours plus tôt, au mois de mars. Des images de ce passage ont aussi été publiées sur les réseaux sociaux, entre autres sur le profil du photographe. Selon le reportage, il s’agit de la première vidéo d’une longue série documentant les travaux qui y seront effectués jusqu’au grand dévoilement de la vision finale du projet de Chris Fisher.

Mansion Impossible (1)

On y apprend, d’ailleurs, que ce sont les photos de Freaktography et de RiddimRyder, explorateur urbain de l’Ontario, lui aussi fasciné par les beautés de lieux désertés et oubliés, qui ont convaincu Chris Fisher à franchir le pas de cet achat pour redonner vie à ce bâtiment emblématique du nord de l’Ontario. Encore une fois, les images sont éloquentes. Tout en faisant le tour du propriétaire, on découvre l’endroit qui apparait plus délabré que jamais et les graffitis encore plus nombreux.

Plusieurs faits dévoilés démontrent l’ampleur des dégâts. Entre autres, l’équipe de tournage est chaussée de crampons puisque les planchers intérieurs du manoir, détrempés, sont recouverts de glace. Toutes les fenêtres du manoir sont cassées, brisées, émiettées, sauf une seule qui a été épargnée. Une immense génératrice a été volée, si lourde qu’il a probablement fallu un engin pour la soulever et la déposer dans un transport. Le propriétaire, qui a retrouvé les voleurs et avertit la police, se désole de voir qu’il n’y aura aucune suite à cette plainte.

La vidéo nous apprend aussi des détails fascinants sur la construction du manoir. D’ailleurs, sur les 65 000 pieds carrés de superficie, une seule chambre à coucher était prévue… grande, immense, mais une seule. Les poutres de la salle de cinéma sont purement décoratives et fabriquées avec des matériaux provenant des profondeurs de l’océan. L’électricien qui a travaillé sur les travaux d’origine collabore avec le nouveau propriétaire pour tenter de comprendre les fils qui pendent de partout, mais comme les travaux d’origine ne datent pas d’hier, il faudra sûrement refaire l’électricité dans son entièreté pour se conformer au code du bâtiment. On aurait bien voulu savoir le montant payé par Fisher pour acquérir le bâtiment et les dizaines d’acres avoisinants, mais il s’agit d’une information qu’il ne peut divulguer publiquement.

On sent aussi une certaine animosité, notamment envers le service de police qui n’intervient pas lorsqu’il y a une introduction par effraction — tout est filmé et chaque mouvement est détecté par le propriétaire qui est au Texas — et la Ville qui a barricadé les fenêtres en s’assurant de facturer Fisher pour un montant de 100 000 $. Du côté de la communauté, les avis sont partagés; certains auraient espéré une destruction alors que d’autres sont ravis que le projet reprenne vie. Fisher, en contact avec la famille Grant, espère que les membres accepteront de travailler en étroite collaboration avec lui afin que le souvenir de cette famille influente de la région soit conservé.

Enfin, Freaktography aura le mandat de revenir sur les lieux plusieurs fois au fil des ans afin de documenter l’avancement du projet qui est officiellement en branle. Pour découvrir tous les secrets dévoilés par le propriétaire, il suffit de visionner la vidéo sur le compte YouTube du photographe canadien.

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