Le 23 avril souligne la Journée mondiale du livre et du droit d’auteur. Des événements ont lieu un peu partout, dans le monde entier. Les livres sont les vedettes de cette journée… et le droit d’auteur, dont on parle peut-être un peu moins. Mais la vapeur devrait être renversée. À l’ère de l’intelligence artificielle, le droit d’auteur est au cœur des discussions dans le milieu littéraire.
Amy Lachapelle, éditrice aux éditions Z’ailées, avoue que « l’utilisation de l’IA chez certaines maisons d’édition se fait beaucoup au niveau de l’image, soit pour les illustrations de couverture et même parfois pour illustrer l’intérieur d’un livre. Chez les Z’ailées, on travaille en collaboration avec des illustrateurs et des graphistes seulement. On n’utilise pas l’IA pour générer des images, notamment pour des raisons éthiques. » Au niveau de l’écriture des textes, elle n’y voit pas encore de réel fléau. « On travaille beaucoup avec des auteurs récurrents et on connait leur style, et pour le moment, ce n’est pas un élément qui nous tracasse tant. D’ailleurs, dans les contrats d’édition, l’auteur s’engage à remettre une œuvre originale. »
Toutefois, elle se dit inquiète, surtout depuis que « Meta s’est servi de milliers de livres publiés pour entraîner son IA. Ce geste sans pudeur et sans respect pour les droits d’auteur […] fait réagir les auteurs, les éditeurs et les associations, parce que Meta a utilisé des banques de livres numériques provenant de sites pirates », explique-t-elle. En effet, plutôt que de négocier des droits avec les auteurs, Meta s’est servi, sans retenue, dans le buffet à volonté d’une base de données. Anne Hébert, Réjean Ducharme, Antonine Maillet, Michel Tremblay, Kev Lambert, Dany Laferrière, Anaïs Barbeau-Lavalette sont des exemples d’auteurs dont les œuvres faisaient partie du site de piratage. Il devient donc urgent que des lois soient resserrées afin de mieux protéger les auteurs.
Quelques coups de cœur littéraires

Ginette Léveillé, de New Liskeard, visitera bientôt l’Islande. On lui a donc suggéré Embrasser le chaos, d’Andrée-Anne Brunet, autrice abitibienne. Le roman raconte le périple de Malorie, en deuil de son frère, qui décide de refaire tout le trajet que ce dernier avait déjà parcouru en Islande. À travers ce voyage, le lecteur découvre les plus beaux attraits de ce pays européen. « J’étais curieuse de voir si le livre parlerait des endroits que je visiterai et des coutumes importantes à connaitre avant d’y aller. Entre autres, dans une piscine à Vík í Mýrdal, Malorie nous avertit qu’il faut se laver, nue, dans une douche commune, avant d’aller nager. J’y ai aussi trouvé quelques avertissements tirés de ses expériences, comme celui de ne pas manger de requin. Le personnage principal trouvait que ça sentait vraiment fort et elle a vomi deux fois. Je recommande ce roman à ceux qui vivent difficilement la perte d’un être cher, puisque ce genre de voyage fut, pour Malorie, une façon de vivre son deuil et de dire adieu à son frère mort subitement, ainsi qu’à ceux qui aimeraient visiter l’Islande puisqu’il donne un avant-goût des incontournables touristiques. »

François Gingras, amateur de littérature québécoise, présente Noir deux tons des auteurs Michel Lemieux et Sébastien Gagnon. « L’histoire se déroule dans une petite ville mono-industrielle du Lac-Saint-Jean. Jacques, connu sous le pseudonyme de Cowboy, veuf depuis quelques années, mi-cinquantaine, passe ses étés à faire des contrats de couverture de maison, au noir, avec son beau-frère, René, un ado attardé, au début de la cinquantaine, qui vit d’excès et de conquêtes amoureuses. Un duo aussi explosif qu’attachant! On les suit pendant un été de contrats qui changeront leur vie… pour le mieux. J’adore les romans québécois; il est si facile de s’attacher aux personnages et même parfois d’y retrouver une part de soi. En plus, étant donné que le roman se déroule en région rurale, il est très facile de s’imaginer chaque lieu. » François Gingras recommande fortement cette lecture à tous les types de lecteurs. Il parle d’une lecture facile et colorée, impossible à abandonner une fois qu’elle est commencée.
Mathilde Goupil, élève de la deuxième secondaire à Rivière-des-Quinze, s’intéresse à la lecture jeunesse. Parmi ses nombreux coups de cœur, son choix s’est arrêté sur cette série de Catherine Francœur qui plait particulièrement aux adolescentes : Dans la tête d’Anna.com. « J’ai choisi cette série, car c’est une youtubeuse qui l’a écrite et qui la présentait dans une de ses vidéos. Je trouvais que ces livres avaient l’air bons, donc j’ai lu les quatre tomes. Je trouve que ça rejoint nos vies d’adolescente. Je le recommande à toutes les ados, car c’est facile à lire et à comprendre. Pour finir, ça parle d’une adolescence qui écrit un blogue privé et qui raconte sa vie à travers ses textes. On peut suivre son aventure à travers son quotidien. »
La Témiscamienne Anne-Mélodie Gingras, actuellement aux études à l’Université de Sherbrooke en administration des affaires, aime particulièrement les livres de développement personnel. À 10 minutes du bonheur, de Madeline Arcand, paru en 2021, a retenu son attention. « Elle nous propose des pistes simples et accessibles afin d’intégrer plus de bonheur et de paix intérieure dans notre quotidien. Son approche est douce et humaine. Ce que j’ai apprécié, c’est la variété du contenu : une combinaison de réflexions personnelles, de conseils concrets, d’histoires inspirantes et d’exercices de « journaling » et de méditation. La plus belle leçon est que le bonheur ne se retrouve pas toujours dans les grandes choses, mais dans les petits moments du quotidien. Cette lecture est un cadeau que vous pourriez vous offrir. Je vous invite à le lire et à prendre ce moment pour vous, afin de ralentir, de réfléchir et de prendre soin de vous. »