À l'approche de la fin de la saison des sucres au Témiscamingue, le Reflet en a profité pour discuter avec deux acériculteurs pour en savoir plus sur le déroulement de leur saison.
Nicholas Gaudet exploite 16 800 entailles à l'érablière La Siroptière à Témiscaming avec son frère Tommy. « En mars, nous étions un peu inquiets à cause des températures, mais heureusement, avril a été parfait pour la production. La saison touche à sa fin, mais pour l’instant, nous continuons encore de produire en ce début de mai. »
La saison des sucres dépend de la température, qui doit jouer son rôle de manière bien équilibrée. Pour que la sève des érables s'écoule de manière optimale, il faut des nuits froides (environ -5°C à -10°C) pour permettre à la sève de se concentrer dans les racines, et des journées plus chaudes (environ 5°C à 10°C) pour stimuler la montée de la sève à travers l'arbre. Si la chaleur devient trop intense, la pression à l’intérieur de l’arbre peut être perturbée, ralentissant ou même arrêtant l'écoulement de la sève. De plus, des périodes de gel prolongées peuvent figer la sève dans les tuyaux ou les entailles, ralentissant ainsi la récolte et, parfois, retardant même le début de la saison.
Nicolas Baril Gagnon de Sirop Nordik inc. exploite 17 600 entailles en forêt publique près de la ville de Témiscaming. « La saison cette année aura été excessivement longue et relativement éprouvante, mais nous avons fini par faire une bonne saison des sucres malgré tout. La saison était remplie de promesse en raison de son début hâtif, mais de longues périodes d'arrêt en raison de période de froid prolongé ont fait baisser nos attentes au fur et à mesure que celle-ci progressait. J'ai bouilli mon premier baril de sirop le 15 mars et je produis encore aujourd'hui, 1er mai. Avec la gelée des deux dernières nuits, j'estime qu'il nous reste peut-être quelques jours de coulées, ensuite nous allons commencer les travaux de nettoyage et de désentoilage. »
Monia Jacques, agronome et directrice régionale par intérim à la Direction régionale du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation explique que le Témiscamingue compte environ 150 détenteurs de permis pour la culture et l’exploitation des érablières. Ce sont environ 275 000 entailles réalisées chaque année, pour une production d’environ 500 000 cannes de sirop d’érable, soit l’équivalent de six piscines hors terre de 24 pieds.
La récolte de cette année aura été marquée par des hauts et des bas, mais elle reste fidèle à la résilience des acériculteurs du Témiscamingue, qui poursuivent cette belle tradition avec passion et dévouement.