À l’issue de la plus récente campagne électorale fédérale, Sébastien Lemire a conservé son siège de député dans la circonscription d’Abitibi-Témiscamingue. Fort d’un appui solide dans la région, il fait partie des 22 élus du Bloc Québécois qui siégeront à la Chambre des communes.
Sébastien Lemire a obtenu 49,4 % des voix, devançant le candidat libéral Jonathan Andresen par 11 223 votes. « Je suis très touché de ça. Effectivement, c'est un mandat que je trouve particulièrement fort dans les circonstances, étant donné le vent de face que le Bloc Québécois a subi lors de cette campagne. J’ai fait campagne avec des engagements régionaux, en m'adressant vraiment aux gens d’ici, en présentant des solutions sur les besoins de la région. Recevoir un message si fort est quelque chose de très touchant et qui vient avec une belle responsabilité, certainement », souligne monsieur Lemire.
Le Bloc Québécois pourrait jouer un rôle déterminant au sein de la gouvernance fédérale, et Sébastien Lemire pourrait se voir confier de nouvelles responsabilités. « C’est sûr que ça va changer un peu la dynamique interne. On va être moins, pour faire probablement plus de travail, parce que l'on se retrouve avec la balance du pouvoir. Le NPD, qui a moins de douze sièges, n’est plus un parti reconnu à la Chambre des communes et ne sera pas présent dans les comités. Ça veut dire que la balance du pouvoir va être véritablement dans les mains du Bloc Québécois. Cela va faire en sorte qu'effectivement, le travail aux Communes risque d'être particulièrement intéressant à voir évoluer. »
Le député a affirmé qu’il souhaitait s’attaquer sans délai à des enjeux fondamentaux pour sa circonscription. « Ça va être en cohérence avec les engagements électoraux que j'ai pris et plusieurs de ces enjeux-là concernent le Témiscamingue », explique-t-il. Selon lui, une courte session parlementaire devrait débuter d’ici quelques semaines, avec le dépôt du budget fédéral comme point d’ancrage.
Malgré les contraintes budgétaires du gouvernement, le député compte bien faire entendre la voix de sa région, notamment en matière de logement et d’infrastructures. « Construire des habitations dans les régions éloignées coûte au moins 30 % plus cher. Les normes ne tiennent pas compte des maisons préfabriquées, car elles exigent des dimensions qu’on ne peut même pas acheminer sur nos routes. Ça pourrait pourtant aider des entreprises locales comme les Maisons Champoux. »
La question agricole, souvent négligée dans les régions nordiques, est aussi au cœur de ses préoccupations. Monsieur Lemire souhaite stimuler la recherche adaptée à la réalité du territoire. « Il faut financer des recherches sur les sols argileux, notre ensoleillement, notre climat. Même l’agroforesterie doit être mieux comprise. Ce sont des éléments de recherche que je veux voir se concrétiser. »
Le député insiste également sur la nécessité de soutenir l’industrie forestière, qui traverse une crise depuis plusieurs décennies. « Ça fait 40 ans qu'on vit la crise du bois d'œuvre. Le gouvernement fédéral a injecté des milliards dans l’industrie automobile et pétrolière, mais pour la forêt, ce sont à peine quelques dizaines de millions. Il est temps pour le gouvernement fédéral de prendre ses responsabilités. »
Il a aussi abordé la question de la gestion de l’offre, un pilier de l’agriculture québécoise que son parti entend protéger dès le retour à Ottawa. « Un des premiers projets de loi du Bloc Québécois sera de réintroduire la gestion de l'offre pour la protéger. Tout le monde semblait d’accord pendant la campagne. Je m’attends à ce que ça tienne. »
Autre priorité : l’intégration des nouveaux arrivants, qu’il souhaite voir aborder avec plus d’humanité et de rapidité. Il n’a pas non plus oublié les infrastructures sportives et communautaires, en évoquant le projet du complexe aquatique. « J’ai toujours l’enjeu du complexe des eaux profondes à cœur. Nos enfants doivent apprendre à nager, nos aînés ont besoin d’un lieu pour garder la forme. »
Alors qu’il amorce ce troisième mandat, Sébastien Lemire entend défendre avec vigueur les intérêts de l’Abitibi-Témiscamingue sur la scène fédérale. La région peut compter sur un représentant expérimenté et engagé, déterminé à faire entendre sa voix dans les débats à Ottawa. « Je veux dire merci à la population pour sa confiance. Je suis très touché. J’ai fait une campagne très régionale, et j’ai à cœur notre région et ses enjeux. »