Proactive face aux changements climatiques, la MRC de Témiscamingue a amorcé un travail d’envergure qui consiste à élaborer un Plan Climat pour l’ensemble de son territoire. L’équipe est maintenant prête à analyser les propositions recueillies et à les intégrer à son plan d’adaptation puisque la semaine dernière a été consacrée à la consultation de la population.
Cette tournée citoyenne a débuté le dimanche 4 mai à Guérin et à Ville-Marie, et elle s’est poursuivie le 5 mai à Latulipe, puis le 6 mai à Témiscaming. Les communautés de Long Point First Nation, de Kebaowek et de Timiskaming First Nation faisaient également partie de cette démarche. Enfin, le mercredi 7 mai, ce sont une dizaine d’organisations qui étaient consultées. Le but : atteindre un maximum de citoyens et d’acteurs locaux afin de recueillir un large éventail de points de vue et de suggestions pour l’élaboration du Plan Climat. Au total, une quarantaine de personnes ont répondu à l’appel de la MRCT pour participer aux discussions et pour partager leurs préoccupations et leurs idées.
Discussions des enjeux
Lors de cette tournée, plusieurs aspects clés ont été abordés pour mieux comprendre et anticiper les conséquences des changements climatiques sur le territoire témiscamien, entre autres, les projections climatiques spécifiques au Témiscamingue afin de mieux cerner les enjeux à venir. Une visualisation concrète des impacts des changements climatiques par l’analyse de cartes des risques liés aux feux de forêt, à la hausse des températures et à l’augmentation des débits des cours d’eau avait pour but d’informer la population, mais aussi de la conscientiser quant aux répercussions tangibles sur la sécurité citoyenne et sur celle des infrastructures.
Les préoccupations ont été entendues, et une fois analysées, la MRC de Témiscamingue pourra identifier des actions citoyennes concrètes à mettre en place, tant pour l’adaptation aux changements climatiques que pour la réduction des gaz à effet de serre (GES). L’objectif est de mobiliser chaque acteur du territoire pour qu’il adopte des comportements et des pratiques plus favorables à la transition écologique. « La MRC veut s’assurer que les actions prises soient adaptées à la capacité réelle de notre territoire et aux besoins spécifiques de nos communautés. Cette démarche participative est donc un gage de succès pour un plan concret, efficace et durable », précise Claire Bolduc.
Quelques propositions concrètes ont été mentionnées lors de cette tournée, notamment le remplacement du gazon par du thym serpolet pour réduire la tonte, l’offre de solutions pour l’installation de chauffe-eaux à la demande par les plombiers ou encore la réflexion sur l’accès aux soins spécialisés via l’optimisation des transports. Des questions ont été soulevées concernant certaines pratiques. « Est-il normal qu’il soit moins cher d’aller chercher du bois à 400 km plutôt qu’à 30 km ? », « Les modèles agricole et forestier sont-ils réellement viables ? », ou encore « Est-il réaliste d’entretenir plus de 700 000 km de routes au Québec ? ». La préfète ajoute que « ces interrogations soulignent la nécessité de repenser certains paradigmes pour assurer une durabilité à long terme ».
Enfin, il a été question de la préservation de la faune et de la flore indigènes puisque les changements climatiques contribuent à la vulnérabilité de la biodiversité locale. Parmi les menaces évoquées : les lieux de fraie des poissons, les populations d’orignaux et la production des fruits compromise.
Une nouvelle tournée est prévue à l’hiver 2026 afin d’enrichir le plan d’adaptation et d’affiner les cibles de réduction de GES ainsi que la façon de les atteindre. D’ici là, la MRC poursuivra la diffusion de l’impact des dérèglements climatiques et des émissions de GES sur son territoire et elle proposera des pistes de solutions pour que cette démarche soit une initiative mobilisatrice et collaborative.