Une scène de chaos simulée, mais aux conséquences bien réelles. C’est ce qu’ont vécu les élèves de quatrième et cinquième secondaires de l’école Rivière-des-Quinze lors du passage du Projet Impact, une reconstitution percutante d’un accident de la route causé par l’alcool au volant. L’activité, tenue en collaboration avec la Sûreté du Québec et les services d’urgence du Témiscamingue, visait à marquer les esprits à l’approche des bals de finissants.
La simulation mettait en scène un party d’après-bal au cours duquel un jeune, Étienne Boch, décide de prendre le volant malgré sa consommation d’alcool. Son frère Rémi, accompagné de Pénélope, la conductrice désignée, part à sa rencontre. Leur véhicule percute de plein fouet celui d’Étienne. Rémi, qui ne portait pas sa ceinture, est éjecté et meurt sur le coup. Les scènes, bien que fictionnelles, ont été interprétées en utilisant les noms réels des élèves ainsi que celui de leurs proches pour accentuer le réalisme et provoquer une réaction émotionnelle plus forte chez les spectateurs. Cette approche visait à rendre l’impact de la simulation encore plus personnel et marquant, afin que chaque élève puisse se projeter dans les conséquences bien réelles de décisions prises sous l’influence de l’alcool.

Sur place, les jeunes ont assisté à l’arrivée des policiers, des ambulanciers et des pompiers utilisant les pinces de désincarcération — un moment d’une intensité rare. « Une simulation réelle. Vous allez voir. Aujourd’hui, les premiers intervenants vont intervenir comme dans la vraie vie, avec les conséquences que ça implique pour les gens », a lancé Nadia Salvail, coordonnatrice locale en police communautaire pour le centre de services de Rouyn-Noranda de la Sûreté du Québec, juste avant le début de la mise en scène.
Pour Cassandra Brien-Woodberry, technicienne en éducation spécialisée à l’école Rivière-des-Quinze, le but était clair : « C’est vraiment de sensibiliser pour que les jeunes vivent une émotion et gardent ça dans leur tête pour une éventuelle soirée plus arrosée. » Elle souligne que certains moments ont particulièrement secoué les élèves. « Le fait qu’on avait un élève qui avait été éjecté du véhicule, qui était décédé à l’extérieur, c’était assez choc. Puis aussi le retour, là où il y a l’annonce du décès aux parents, ça, c’est deux moments qui viennent quand même percuter les élèves. »

Nadia Salvail a également profité de l’occasion pour rappeler les conséquences légales de l’alcool au volant, souvent méconnues. « Au Canada, conduire avec les capacités affaiblies, c’est criminel. Même dormir dans son véhicule après avoir consommé, si on a les clés en main ou si on accède au coffre, ça peut mener à une arrestation », a-t-elle expliqué. Elle a aussi précisé la différence entre une infraction au Code de la sécurité routière et une accusation en vertu du Code criminel. « Une infraction au Code de la sécurité routière ce n’est pas la même chose, mais un dossier criminel, ce n’est pas l’idéal à l’âge de 15 ou 16 ans. » Elle a conclu en saluant l’implication de l’école. « Un grand merci à Cassandra pour la belle collaboration. Ce fut un projet mobilisateur avec la participation de tous les services d’urgence du Témiscamingue. »

Le Projet Impact aura peut-être sauvé des vies avant même que l’été ne commence. Une chose est certaine, les élèves présents n’oublieront pas de sitôt les images, les sons et surtout l’émotion d’un scénario trop proche de la réalité.