Le Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue joint sa voix à celle du réseau collégial public pour dénoncer fermement les nouvelles compressions budgétaires annoncées par le ministère de l’Enseignement supérieur pour l’année 2025-2026. Le gouvernement impose une réduction de 151 millions de dollars aux cégeps publics, une compression sans précédent, la plus importante jamais appliquée en une seule année. À titre comparatif, les compressions imposées entre 2011 et 2016 totalisaient 154 millions, mais elles s’étalaient sur cinq ans.
L’augmentation budgétaire de seulement 0,3 % prévue au budget Girard pour 2025-2026 est largement insuffisante pour compenser l’augmentation réelle des coûts, il s’agit donc d’une compression qui se traduira inévitablement par une réduction de l’accompagnement et éventuellement par une réduction des chances de réussite.
Depuis 2024, le Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue est déjà soumis à plusieurs contraintes importantes : gel de l’embauche (postes et absences non comblés depuis novembre), plafonnement des investissements (travaux et projets en suspens ou non réalisés), cible d’heures rémunérées à respecter, quotas sur l’accueil d’étudiantes et d’étudiants internationaux. Ces mesures fragilisent gravement la capacité d’action et d’entretien des établissements.
« Avec l’ajout de ces contraintes à la veille de notre nouvelle année financière, nos équipes se retrouvent les mains liées, sans aucune marge de manoeuvre. Alors que l’éducation devrait être un investissement dans notre société de demain, le gouvernement choisit de prioriser une vision à court terme. Des citoyens éduqués sont généralement plus productifs et en meilleure santé. Notre cégep forme des gens d’ici et d’ailleurs qui contribueront à garder notre région forte et dynamique, et ce, malgré un contexte d’instabilité économique », affirme Karl Guimond, président du conseil d’administration du collège.
« Le Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue est un acteur de premier plan en matière de formation, d’accessibilité aux études postsecondaires et de développement régional. Nous connaissons une croissance continue de notre population étudiante. Nous offrons de nouveaux programmes et ne recevons pas les budgets nécessaires à leur implantation. Les conséquences de ces compressions seront majeures pour notre développement, sans compter celles sur notre région. Bien qu’il soit prématuré de préciser les services qui seront affectés, l’établissement d’enseignement mobilise présentement ses équipes afin d’évaluer rigoureusement les scénarios envisageables et de mettre en place les mesures nécessaires pour préserver l’intégrité de sa mission collégiale », déclare Dany Mercier, directeur général du Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue.