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24 heures sans écran

24 mai 2025

par : Dominique Roy | Journaliste de l’Initiative de journalisme local

En 1984, France Gall lance « Débranche », écrit et composé par son mari de l’époque, Michel Berger. Le single est un véritable hit et se vend à plus de 300 000 exemplaires en plus de se hisser rapidement dans les différents palmarès français et francophones. La chanson se veut une invitation à se déconnecter des machines et de la technologie pour revenir à des interactions humaines et plus authentiques. Quelque 40 ans plus tard, le message est encore d’actualité avec tous ces écrans qui envahissent notre quotidien.

C’est donc dans ce contexte de surconsommation des écrans que les familles du Québec sont invitées à se débrancher le dimanche 25 mai, une initiative lancée par PAUSE, organisme qui vise à promouvoir une utilisation équilibrée des écrans et une déconnexion régulière, particulièrement chez les jeunes, les enfants et leurs parents. Pendant 24 heures, on souhaite donc que les gens prennent le temps de reconnecter avec leur entourage et d’apprécier les activités non numériques.

De par son expérience, ses compétences, ses lectures, ses recherches et sa formation en travail social, Nancy Gallant se dit très préoccupée par cet engouement excessif pour les écrans. Les résultats des études actuelles sur les impacts des écrans l’inquiètent. « Beaucoup de parents ne connaissent pas les conséquences d’une mauvaise gestion des écrans. Selon les divers stades de développement chez les enfants et les ados, il y a des impacts négatifs qui nuisent au bon cheminement de leurs enfants. De 0 à 2 ans, le cerveau d’un enfant n’est pas mature. Il est en plein développement et une mauvaise utilisation des écrans nuit au niveau du langage, de la motricité, des activités sociales et du développement global. Apparaissent alors souvent des troubles d’apprentissages, des troubles au niveau de l’attention et de la concentration, des troubles de sommeil, des problèmes de santé, une mauvaise estime de soi, etc. Quand on parle de troubles d’apprentissages, c’est triste, car ça amène chez les jeunes des difficultés à l’école et du décrochage scolaire. »

Comme mère de famille d’un fils de 13 ans et d’une fille de 11 ans, la gestion du temps d’écran fait partie intégrante de l’éducation qu’elle leur transmet : pas plus d’une heure de cellulaire par jour lorsqu’il y a de l’école, aucun écran durant les repas, aucun son sur les cellulaires lorsqu’ils jouent à des jeux ou regardent des vidéos, contenu et utilisation surveillés et aussi discutés. « J’amène mes enfants, surtout ma fille, à évaluer son temps d’écran la fin de semaine pour qu’elle développe un esprit critique. Je montre l’exemple en mettant moi-même mon temps d’écran de côté et je fais des activités physiques avec eux : bicyclette, karaté, marche. J’encourage mes enfants à faire autre chose, je les stimule à développer des intérêts et je joue avec eux à des jeux de société, par exemple. » Elle voit donc d’un bon œil cette pause d’écran proposée le 25 mai prochain.

Même son de cloche pour Vanessa Cardinal, elle aussi travailleuse sociale et mère de famille limitant l’utilisation des écrans pour ses enfants. « C’est entre autres une histoire de valeur, mais aussi, ça me brise le cœur de voir des enfants qui ne savent plus jouer, qui ne font que regarder d’autres enfants jouer dans des vidéos, à travers la tablette. » On remarque aussi des impacts au niveau du comportement quand notre fille regarde trop longtemps un écran : une montée de colère et d’opposition. Donc, le plus possible, nous tentons de ne pas inclure la télé/tablette ou cellulaire dans notre routine de semaine. » Diversifier ses intérêts, prendre du temps pour jouer avec elle, privilégier les jeux extérieurs, l’inclure dans les activités familiales à la hauteur de ses capacités font partie des stratégies mises en place par le couple. « On aime lui apprendre ce qu’est la vraie vie. »

Bref, cette journée de sensibilisation et de prévention a plus que jamais sa place dans la société numérique surchargée d’écrans dans laquelle nous évoluons. Ainsi, le 25 mai, on débranche tout, comme le chantait France Gall… On « pause » nos écrans en famille, comme le veut le slogan de la campagne… Pour participer au défi et courir la chance de gagner des prix, il suffit de s’inscrire au concours sur le site web www.pausetonecran.com.

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