Près de 350 personnes ont assisté aux deux représentations de la pièce de théâtre La voix de l’ombre, à l’École Marcel-Raymond (EMR) de Lorrainville, les 23 et 24 mai derniers. Ce projet théâtral a vu le jour grâce à la passion et à l’engagement d’un groupe d’élèves et de l’enseignant d’art dramatique.
Même si l’enseignement de l’art dramatique est relativement nouveau dans le parcours d’Anthony Duquette, soit depuis quatre ans, ce dernier possède une solide expérience dans le domaine, lui qui pratique différentes formes théâtrales depuis bon nombre d’années : comédie, marionnette, clown, improvisation, théâtre jeunesse… Artiste polyvalent, il a tout de suite voulu s’impliquer dans ce projet, un drame poétique, genre théâtral auquel il collaborait pour la première fois.
Derrière La voix de l’ombre se cache une jeune dramaturge au talent prometteur, Mélodie Dénommé. L’an dernier, l’élève de Marcel-Raymond était impliquée dans le projet d’un sketch dramatique, L’ombre d’une fleur, qui a été présenté à Secondaire en spectacle. En plus de s’adonner à l’écriture du sketch, elle y jouait le personnage principal, Violette. « Anthony a beaucoup apprécié mon style d’écriture, et c’est pourquoi il m’a encouragée à écrire une pièce de théâtre complète. C’est comme ça que je me suis lancée dans cette écriture [La voix de l’ombre]. » Son principal objectif : sensibiliser les gens à ce mal de vivre qui habitent les jeunes…

Celle qui a prêté sa plume à l’écriture de la pièce en fait le résumé. « On suit Éthan, un hypersensible qui essaie de cacher cette sensibilité dont il a honte et qui veut entrer dans le modèle de « force » que la société lui dicte. Malgré lui, il est confronté au mal-être de quatre autres personnages (Billie, Dolorès, Anouka et Violette) qui viendront l’atteindre. Il sera déchiré entre l’envie de les aider et celle de les ignorer pour rester fort et loin des émotions fortes que ces personnes lui font ressentir. »
Mélodie Dénommé parle des différents rôles joués dans ce projet. Celui d’auteure « consistait à créer cette histoire qui me tenait vraiment à cœur, mais au-delà du texte, je devais aussi penser au jeu de lumière, au son et au jeu physique principalement entretenu entre un personnage principal et son ombre (l’ombre représente la voix négative dans la tête du personnage). Ensuite, on a passé les auditions […]. C’est vraiment ce rôle qui m’a donné le plus de défis parce que j’ai dû faire des choix vraiment difficiles; je ne pouvais pas faire plaisir à tout le monde. J’ai aussi participé à la mise en scène avec l’aide d’Anthony. Je crois que c’est le rôle que j’ai préféré, parce que c’était vraiment intéressant de penser de quelle façon les gestes peuvent amener une puissance, une intention, une émotion. Aussi, j’ai adoré voir l’évolution de chaque personne qui s’imprégnait de son personnage. Les voir jouer les personnages que j’avais créés m’a énormément émue. Finalement, j’interprétais le rôle de Violette dans la pièce et c’est aussi quelque chose qui me passionne. »

Vingt-sept élèves se sont impliqués dans ce projet parascolaire : 17 comédiennes et comédiens, 6 à la technique et 4 à la publicité et à la billetterie. Anthony Duquette parle du travail exceptionnel de la troupe. « Lorsqu’on joue du drame, le défi est toujours l’émotion transmise. C’est bien plus difficile que de jouer la comédie, puisque les détails scéniques impactent beaucoup le ressenti des spectateurs. C’est une chance que ces jeunes comédiens soient bons, attentifs et soucieux des détails. Ce fut deux superbes prestations. Tous les jeunes ont été très précis et bons. Le public a été hyper réceptif. Les commentaires et les discussions d’après spectacle étaient très positifs concernant le jeu des acteurs, la mise en scène et la puissance du texte. Plusieurs adultes et adolescents ont été émus par la puissance du message. Nous espérons que cet appel à agir sera entendu. »