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Un levier régional pour des entreprises d’ici

13 juin 2025

par : Mylène Falardeau | Journaliste de l'Initiative de journalisme local

MicroEntreprendre Abitibi-Témiscamingue s’impose comme un nouvel acteur du développement économique régional. L’organisme, récemment lancé, vise à soutenir les entrepreneur·e·s qui n’ont pas accès aux sources traditionnelles de financement, en leur offrant un accompagnement de proximité et un microcrédit adaptés à leur réalité. Bien que l’organisation s’inscrive dans le réseau provincial MicroEntreprendre, elle développe une approche bien ancrée dans les besoins et les dynamiques propres à l’Abitibi-Témiscamingue.

Martin Beaulieu

À la tête de l’organisme, le directeur général Martin Beaulieu explique que la campagne de capitalisation vise la création d’un Fonds Commun Régional de 2,5 millions de dollars sur cinq ans. Ce fonds permettra de soutenir les entrepreneurs qui ne peuvent bénéficier de financement traditionnel. « La campagne vise à capitaliser un Fonds Commun Régional afin de soutenir des entrepreneurs. L’objectif est à la fois financier, pour répondre à une demande croissante et sociale pour renforcer le tissu entrepreneurial local comme moteur de transformation économique durable », explique monsieur Beaulieu. L’organisme vise 250 dossiers d’ici cinq ans, mais dès la première année, entre 125 et 150 demandes sont déjà anticipées, ce qui place la région bien au-dessus de la moyenne des autres membres du réseau. Ce rythme accéléré témoigne de l’élan entrepreneurial régional, mais pose aussi un défi de taille pour une équipe composée de seulement deux personnes.

L’intérêt des entreprises régionales pour ce modèle est bien réel. Plusieurs discussions sont en cours pour participer au fonds sous forme de placements à terme. « Elles perçoivent ce fonds non comme une dépense, mais comme un investissement local durable, avec des retombées humaines et économiques tangibles », affirme Martin Beaulieu. Ce qui distingue l’approche de MicroEntreprendre Abitibi-Témiscamingue, c’est qu’elle s’adresse à l’entrepreneur autant qu’à l’entreprise. L’accompagnement personnalisé offert augmente les chances de réussite du projet et maximise l’impact de chaque dollar investi. Alors que les autres organismes de développement économique financent surtout les infrastructures ou les opérations, MicroEntreprendre s’attarde à renforcer le facteur humain qui est souvent le maillon le plus fragile. Cette approche porte ses fruits. Les entreprises soutenues par le réseau MicroEntreprendre affichent un taux de survie de 72 % après cinq ans, un résultat supérieur à la moyenne nationale.

Dans les prochaines semaines, la campagne de financement s’ouvrira à la population générale. La portion citoyenne permettra aux résidents de la région de contribuer par des dons mensuels, même modestes. « L’idée est simple, si 2 000 citoyens, soit moins de 2 % de la population régionale, donnent 20 $ par mois, on atteint l’objectif de 2,5 M$ en cinq ans. C’est une invitation à bâtir ensemble une économie orientée vers la vitalité de la région. » précise monsieur Beaulieu. Chaque contribution citoyenne servira directement à appuyer des entreprises concrètes, visibles, enracinées dans leur communauté. « Et chaque citoyen pourra se dire qu’il ou elle a participé à leur réussite, en plus de participer à la création d’un fonds qui demeurera un héritage régional. »

Quant à l’état actuel du financement, le directeur général mentionne qu’il est encore trop tôt pour annoncer des montants définitifs. Cependant, en tenant compte des contributions déjà versées, des engagements formels et des discussions en cours, il affirme que l’organisme est sur la bonne voie pour atteindre son objectif dans le cycle de cinq ans, voire plus tôt. Il note aussi que la demande dépasse actuellement la capacité de l’équipe à répondre à tous les projets, ce qui renforce la pertinence de l’organisme et l’urgence de mobiliser davantage de ressources. Enfin, cette campagne vise aussi à éveiller une conscience collective. « La campagne, notamment dans sa portion citoyenne, est stratégique, car elle fera prendre conscience aux Témiscabitibiens de l’importance de rendre la région résiliente économiquement en diversifiant l’entrepreneuriat régional sur des piliers autres que les traditionnels secteurs miniers, forestiers et agricoles », termine monsieur Beaulieu.

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