Le 10 juin dernier, un moment historique a eu lieu à Winneway (Long Point First Nation) avec l’annonce officielle d’une entente entre la communauté et la compagnie d’exploration aurifère Vior dans le cadre de leur projet Belleterre Or. Une cérémonie empreinte de solennité a marqué cet évènement, rassemblant les membres de la communauté autour de chants traditionnels, de tambours et d’un rituel de purification par la fumée.

Dès le début du processus, un comité de négociation a été mis sur pied afin de permettre une discussion ouverte entre les deux parties. Marquée par des expériences décevantes avec d’anciens développeurs, la communauté de Long Point souhaitait cette fois-ci faire les choses autrement. L’objectif était de bâtir un partenariat respectueux, aligné avec les valeurs anishinaabe, et de faire entendre les priorités de la communauté pour enraciner une collaboration qui laisse une empreinte positive sur les générations futures.
Henry Rodger, chef du conseil de Long Point First Nation, a pris la parole pour souligner l’importance de cette avancée. « L’entente conclue est respectueuse de notre culture. Les peuples des Premières Nations connaissent leurs ressources et ce que la terre peut nous offrir. Nous vivons avec les souvenirs de la colonisation et nous souhaitons aujourd’hui aller de l’avant et changer notre façon de penser en écoutant et respectant les valeurs des deux parties. Ceci est seulement le début d’un partenariat significatif. Nous avons un siège à la table où nous pouvons faire valoir nos droits. Nous travaillons avec Vior au même rythme. »

Mathieu Savard, président de Vior, a également exprimé l’importance de cet accord. « Cette entente représente bien plus qu’une simple entente d’exploration : elle reflète l’engagement de Vior à établir une relation respectueuse et durable avec la Première Nation de Long Point. Vior est fière de s’associer à la Première Nation de Long Point pour ce moment historique et de travailler ensemble à la réalisation d’un objectif commun. J’aimerais remercier le Chef et le Conseil de la Première Nation de Long Point ainsi que ses membres pour leur dévouement et la confiance qu’ils ont manifestés lors de l’élaboration de cette entente. »

Henry Rodger a également souligné les bénéfices attendus : « Je pense que cette entente signifie une volonté de collaborer et d’offrir davantage d’opportunités à l’avenir pour que nous puissions travailler ensemble et offrir, comme je l’ai dit, des emplois et de la formation pour les membres de la communauté également. Vior offrira de la formation, des emplois et des contrats à la communauté. »
Interrogé sur la participation de la communauté, Henry Rodger a précisé que « pour le moment, nous avons des gens qui participent aux activités de forage cette année, donc c’est principalement cet aspect-là. Mais il pourrait y en avoir d’autres aussi, oui, mais c’est la partie principale, c’est sûr. »
Le projet demeure encore à l’étape d’exploration. « Nous avons publié des résultats récents. Il est encore trop tôt pour dire que nous avons trouvé quelque chose de significatif. Mais, en ce qui concerne les opportunités d’emploi, elles sont surtout liées aux activités de forage, et il n’y a pas encore de postes dans l’installation de traitement des carottes. Mais au fur et à mesure que le projet évoluera, il y en aura certainement davantage. Mais il faut d’abord réussir la phase d’exploration, a précisé monsieur Savard. Cela dit, l’intention était d’offrir des opportunités d’emploi aux membres de la communauté. Et puisqu’ils participent au partenariat sur le site de forage, cela leur donne aussi de l’expertise et un certain contrôle sur les entreprises de forage. C’est un début, mais je pense que nous partons du bon pied. »

Le projet Belleterre Or couvre un vaste territoire aurifère dans la ceinture de roches vertes de Belleterre. Il comprend notamment l’ancienne mine d’or Belleterre, qui a produit 750 000 onces d’or à 10,7 g/t entre 1936 et 1959. Avec plus de 1 100 claims répartis sur 670 kilomètres carrés, le projet vise à relancer l’exploration dans un secteur sous-exploité, avec des cibles prometteuses, un forage entièrement autorisé de plus de 60 000 mètres, et une volonté claire de concilier développement économique et respect du territoire.
L’entente signée avec la nation anishinaabe porte sur la coexistence harmonieuse, la consultation, l’atténuation des impacts et le partage des retombées. Elle inclut également des partenariats en coentreprise, des possibilités d’emploi, des programmes de formation, des contrats pour les entreprises locales ainsi que des bénéfices financiers dès la phase d’exploration.
Au-delà des impacts immédiats, la communauté voit dans cet accord un engagement envers une vision à long terme, où le développement économique ne se fait pas au détriment de l’environnement ou des valeurs culturelles.