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Inauguration du Club de Boxe Témis

17 juin 2025

par : Mylène Falardeau

C’est dans une atmosphère chargée d’émotion que plus de 50 personnes se sont réunies, le mardi 10 juin à St-Bruno-de-Guigues, pour souligner l’inauguration du Club de Boxe Témis. Ce projet, né d’une initiative du travailleur de milieu au Carrefour Jeunesse-Emploi du Témiscamingue (CJET) Martin Desrochers, vise à encadrer les jeunes du Témiscamingue susceptibles de décrocher ou de tomber dans la délinquance en leur offrant un espace structurant et inspirant.

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L’aventure a débuté en octobre 2024, quand Martin Desrochers, en quête d’un projet mobilisateur, s’est tourné vers la boxe, un sport qu’il connaissait. À partir de là, tout a été bâti avec et par les jeunes. « Je pensais que ce serait simple, mais avant de mettre les gants, il a fallu tout mettre en place : les assurances, recherche d’un local, la structure légale, certifications et assurances des entraîneurs… », explique-t-il. Malgré les obstacles, les jeunes n’ont jamais abandonné. Présents à chaque étape, ils ont effectué eux-mêmes la majorité des démarches, épaulant même monsieur Desrochers dans certaines tâches administratives.

Des contrats moraux, signés par les jeunes et leurs parents, balisent leur engagement : aucun comportement illicite, aucun usage de la boxe hors du cadre prévu, respect des coachs et des coéquipiers, l’école peut communiquer des informations sur leur comportement, s’engager à bien représenter le club en dehors des entraînements, présence assidue aux entraînements. « Le but, ce n’est pas de faire des champions à tout prix, mais de faire grandir des jeunes solides, des jeunes qui vont redonner à la communauté plus tard », souligne-t-il.

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L’équipe d’entraîneurs s’est construite autour de cette même vision. Sylvain Falardeau, d’abord hésitant, a ouvert son sous-sol aménagé pour les premiers entraînements. Il mentionne lui-même affectionner le groupe et voir naître leur potentiel. Olivier Brisson, combattant en arts martiaux mixtes, a joint l’équipe. Ce dernier, judoka de longue date, travaille aujourd’hui pour la maison des jeunes dans le secteur de Témiscaming. Il a lui aussi embarqué dans le projet tout en poursuivant l’entraînement MMA et la compétition. Enfin, Matthew McBride, sergent d’unité du poste de la Sûreté du Québec de Ville-Marie, est devenu entraîneur-chef. Ayant déjà compétitionné avec plus de 30 combats et trois titres de champion du Québec, il souhaite faire du club un véritable lieu de passion, discipline et réussite pour ses jeunes athlètes.

Et le projet ne fait que commencer. À l’été 2025, les jeunes continueront de s’entraîner et certains pourraient déjà participer à leur premier combat officiel avant septembre. Tous les membres fondateurs adhéreront à la Fédération québécoise de boxe au cours des prochaines semaines.

Dès la rentrée scolaire, les jeunes fondateurs feront la promotion du club dans les écoles de la région afin de recruter une nouvelle cohorte. Le club envisage également d’intégrer des jeunes suivis par la DPJ ou par d’autres organismes communautaires, ciblant principalement les adolescents à risque. Deux nouveaux jeunes s'entraîneront d’ailleurs avec le groupe, bien qu’ils ne soient pas membres fondateurs.

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Le Club de Boxe Témis intéresse aussi une clientèle adulte. « Depuis qu’on a annoncé le projet, on reçoit énormément de demandes chez les adultes », note Martin Desrochers. Même si l’approche reste pédagogique pour les jeunes, une formule plus technique pourrait être envisagée pour les adultes, avec des horaires séparés sans rien confirmer pour l’instant.

Parmi les projets qui s’esquissent à l’horizon : la participation de certains jeunes aux Jeux du Québec, et même, pour quelques-uns, des perspectives de bourses d’études collégiales ou universitaires grâce à la boxe. Monsieur Desrochers le répète : ce qui importe, ce ne sont pas les médailles, mais la transformation des jeunes. « Moi, ce que je veux, c’est que ces jeunes deviennent des adultes solides. Comme les hommes qui les entraînent aujourd’hui, qui eux aussi ont eu la chance de croiser un adulte qui a cru en eux. »

Comme le rappelle le slogan du club : « Un bon crochet peut aussi redresser une trajectoire ». Avec la participation du gouvernement du Québec, via le CJET, ce projet prend tout son sens : celui de tendre la main, d’outiller la jeunesse et de lui offrir une voie constructive, ancrée dans la discipline, le respect et la persévérance.

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