À peine quelques mois après l’annonce officielle de la fin de la Biennale Internationale d’Art Miniature (BIAM), voilà que le Rift lance son tout nouveau projet d’envergure ; le 13 juin avait lieu le coup d’envoi de FORÊT sous la forme d’un 5 à 7 festif. L’engouement du public était palpable pour cette initiative bien ancrée dans son temps et dans son territoire.

Jusqu’au 31 août, la biennale FORÊT transforme le Témiscamingue en un vaste territoire de création artistique. Cette première édition propose une programmation riche et immersive, mêlant expositions, résidences d’artistes, ateliers participatifs et rencontres publiques. FORÊT célèbre la nature comme source d’inspiration, de réflexion et de dialogue tout en mettant en lumière la relation profonde entre les artistes et le territoire forestier.

FORÊT, ce sont plusieurs artistes en résidence : Claire-Alexie Turcot (Saint-Vallier), dans la cour du Rift, sculpte à la scie à chaîne dans un bloc de bois LVL inspiré de notre territoire forestier ; Dominic Lafontaine (Timiskaming First Nation) crée une œuvre sonore expérimentale, avec des cordes de guitare et de basse tendues entre les arbres de la forêt enchantée Obadjiwan-Fort-Témiscamingue ; Rythâ Kesselring (Sainte-Christine) tisse entre les arbres et peint des illusions d’optique dans une pépinière à Lorrainville ; Marie-Aube Laniel (Plessisville) conçoit des installations biodégradables à partir de végétaux indigènes dans les sentiers de la grotte de Ville-Marie ; Annie Baillargeon (Québec), sous la forme d’une performance captée par photographie et vidéo, explore les rituels de guérison à travers la figure de la sorcière dans une forêt témiscamienne ; et Violaine Lafortune (Rouyn-Noranda) mêle art et science, sous la forme de dessins, en étudiant les sols forestiers du Témiscamingue.
D’autres artistes comme Édith Laperrière (Laverlochère), Karl Chevrier (Timiskaming First Nation), Sabrina Forget-Matte (Val-d’Or), Stacy-Ann Oliver (Lebel-sur-Quévillon) et Stéphanie Matte (Rouyn-Noranda) enrichissent l’exposition avec des œuvres sensibles, engagées et enracinées dans leur territoire.
FORÊT 2025 propose aussi une série d’ateliers créatifs pour adultes, adolescents et enfants qui abordent des techniques variées : cyanotype, bas-relief botanique, estampe sur bois, land art, tissage végétal, etc. Des sorties de cueillette et des activités en plein air permettent aux participants de reconnecter à la nature tout en explorant leur créativité. Les enfants ne sont pas en reste avec des ateliers adaptés et une activité phare, une nuit au centre d’expo… un camping artistique au cœur de l’exposition FORÊT avec contes, jeux, film et petit déjeuner.

Émilie B. Côté, codirectrice générale et directrice artistique des arts visuels au Rift, ne s’en cache pas… « FORÊT, c’est mon bébé. » Comme artiste, sa pratique est intimement liée au territoire et à la vie en région. C’est donc avec fierté qu’elle amalgame cette teinte à sa direction artistique. « Ça fait bientôt neuf ans que je suis en poste au Rift ; je suis passée d’animatrice à coordonnatrice, puis directrice. Je crois que peu importe qui aurait été en poste à ce moment-ci dans l’histoire du Rift, la Biennale aurait été à repenser. Je suis arrivée à la direction à un moment clé. C’est un gros mandat, et ça m’a demandé de m’assumer dans tout ce que je suis comme directrice et dans tout ce que le Rift est comme diffuseur culturel en région éloignée. »
Avec FORÊT, elle souhaite, d’abord et avant tout, « que les artistes connaissent le Témiscamingue comme un grand terrain de jeu où tout est possible au niveau créatif […] et que les Témiscamiens apprennent à regarder leur territoire différemment et qu’ils se voient apparaître dans les œuvres des artistes. »
Actuellement, neuf artistes sont exposés au Rift. Ceux en résidence y ajouteront des œuvres au cours de l’été. Cette Biennale se veut donc évolutive, à l’image du temps et du territoire.