Qu’est-ce qu’un territoire nourricier? La question a lancé les échanges lors d’une rencontre tenue le 17 juin à la salle Sarrazin de Duhamel-Ouest, organisée par la Table d’action pour un Témiscamingue nourricier. Les réponses spontanées des participants résument bien l’esprit de la démarche : « C’est un territoire où il y a abondance de nourriture », « où l’on produit ce dont on a besoin », « où la communauté consomme ce qui est cultivé ici » et « où les producteurs peuvent vivre équitablement de leur travail ». En somme, un territoire organisé autour d’un système alimentaire local, accessible et résilient.
Caroline Saucier, agente de développement communautaire à la Corporation de développement communautaire du Témiscamingue (CDCT), rappelle que cette démarche découle des priorités identifiées dans la nouvelle planification stratégique du territoire. « Nous avons déjà réalisé la première étape de la démarche avec la Table d’action de concertation. On a vraiment rassemblé une belle diversité d’acteurs mobilisés pour le territoire. La mission est de rallier les acteurs du milieu pour développer un système alimentaire inclusif et durable au Témiscamingue », explique-t-elle.
Créée en réponse à une priorité de la Table en développement social du Témiscamingue, la Table pour un Témiscamingue nourricier souhaite être un lieu de convergence pour les initiatives collectives liées à l’alimentation. « Ce que l’on veut devenir, c’est un point central pour les projets à portée collective. Aussitôt que c’est un projet alimentaire nourricier qui touche le collectif, on aimerait être au courant », ajoute Caroline Saucier. « L’idée est de briser des silos et de créer des ponts, pour maximiser les chances de réussite des projets. »
Même son de cloche du côté de Madeleine Olivier, copropriétaire de la Ferme NordVie et membre active de la Table. « Les acteurs du milieu étaient regroupés pour vous informer qu’on existe, c’est quoi un Témiscamingue nourricier, où est-ce qu’on aimerait aller… pour que vous communiquiez avec nous dès que vous avez un projet que vous aimeriez mettre en place à portée collective. »
Parmi les rêves exprimés lors de la rencontre, plusieurs visent à renforcer l’autonomie du territoire : transmettre les valeurs d’autonomie alimentaire aux prochaines générations, augmenter les revenus des producteurs, améliorer la résilience face aux changements climatiques, créer une image de marque forte, ou encore sensibiliser la population à l’importance de l’alimentation locale. « Il faut que les gens cessent de comparer les fraises d’ici à celles des États-Unis. On ne parle pas de la même chose, note Caroline Saucier. On rêve d’un Témiscamingue où les projets agricoles incluent beaucoup de relève et où chacun a accès à des aliments diversifiés. »
La Table s’est dotée d’une mission claire : mobiliser les forces du territoire autour d’un projet collectif d’alimentation durable. Elle réunit des partenaires issus de divers milieux : agriculture, santé publique, développement économique, éducation, municipalités et organismes communautaires.
Même si la concertation est jeune, elle existe officiellement depuis janvier, elle s’est déjà mise en action. Le 5 à 7 du 17 juin avait pour objectif de faire connaître la démarche, mais aussi de recueillir les idées et les attentes du milieu. L’équipe de coordination analysera maintenant les informations récoltées afin de bâtir un plan d’action en lien avec les besoins exprimés. La Table reprendra ses activités à l’automne. « Ce sera le moment de définir nos priorités pour l’année à venir avec un plan d’action concret, ancré dans les réalités du milieu », souligne Caroline Saucier.