Encore cet été, des élèves du secondaire de l’Ontario, dont plus d’une trentaine du Conseil scolaire catholique des Grandes Rivières (CSCDGR), tirent le meilleur parti de leurs vacances scolaires en effectuant des stages en milieu de travail afin d’y obtenir un ou deux crédits menant au diplôme d’études secondaires. Certains sont rémunérés; d’autres, non.
Cette initiative, du ministère de l’Éducation de l’Ontario, répond au style d’apprentissage et aux intérêts de chaque élève. L’éducation coopérative (qu’on appelle « placement COOP » dans le jargon de tous les jours) se veut en quelque sorte une personnalisation du parcours scolaire. Le programme donne la chance à l’élève de participer à des expériences d’apprentissage pertinentes, qui l’aident à entreprendre la prochaine étape de sa vie, que ce soient des études collégiales, des études universitaires, une formation en apprentissage, le marché du travail ou un programme d’intégration à la vie communautaire. Ces stages en milieu de travail, que plusieurs entreprennent pendant l’année scolaire, cours faisant partie intégrante de leur horaire scolaire, sont aussi offerts pendant l’été.
Ginette Léveillé est l’une des enseignantes embauchées par le CSCDGR pour accompagner les élèves inscrits au programme Coop pour les prochaines semaines. Des 32 élèves inscrits cet été (un nombre record comparativement aux années précédentes), 18 élèves de la région lui sont attitrés. Ils ont choisi différents domaines. Le plus populaire est sans contredit celui de la santé : à l’hôpital, dans un centre de santé, dans une résidence pour personnes aînées, dans une clinique vétérinaire, avec les ambulanciers. D’autres ont choisi du travail de bureau, le service à la clientèle, avec les pompiers, dans un chenil, une garderie, etc.
Le placement Coop commençait officiellement le 23 juin. Les élèves inscrits pour l’obtention d’un crédit terminent leur stage le 18 juillet (ce qui correspond à 95 heures en milieu de travail) alors que ceux inscrits à deux crédits poursuivent jusqu’au 25 juillet (pour un total de 200 heures). Bien sûr, cette expérience estivale s’accompagne de travaux qui devaient obligatoirement être complétés avant le 23 juin, soit la rédaction du curriculum vitae et de la lettre de motivation, la préparation à l’entrevue d’embauche, l’étude des droits et des devoirs du travailleur, les formations comme SIMDUT et Santé et sécurité en quatre étapes. Des réflexions sur leur apprentissage sont aussi à remettre chaque semaine en plus d’une présentation finale pour clôturer le tout.
Madame Léveillé mentionne qu’il y a trois raisons principales incitant les élèves à choisir cette voie pour le mois de juillet. D’abord, c’est un programme intéressant pour les élèves qui font partie de la Majeure Haute Spécialisation (MHS), initiative qui permet aux élèves de concentrer leur apprentissage dans un secteur d’activité économique en particulier. Elle donne l’exemple d’un élève de la filière préuniversitaire qui fait partie du programme MHS. En 12e année, son horaire scolaire est complet et ne laisse aucun espace au stage en milieu de travail qui, lui, est obligatoire à l’obtention de la spécialisation MHS. Cet élève profite donc de son été, à la fin de sa 10e ou de sa 11e année, pour aller chercher cette expertise dont il a besoin pour répondre aux exigences du programme. Ensuite, il y a les élèves qui ont cumulé un certain retard dans l’obtention de leurs crédits, soit pour des raisons de maladie, d’un déménagement, d’un cours échoué, etc. Le stage est donc une façon d’actualiser son parcours scolaire. Et pour d’autres, c’est tout simplement une expérience d’exploration. « Par exemple, j’en ai une qui veut voir c’est quoi être électricienne. Il n’y a personne dans sa famille qui fait ce métier. Donc, ce stage va l’aider à faire ses choix de cours pour la 11e et la 12e année, selon si elle aime ça ou non. »
Pour terminer, l’enseignante, qui baigne dans le programme COOP depuis plus de dix ans, y voit de nombreux bienfaits. Pour l’élève, c’est l’occasion idéale de développer des compétences, de se familiariser avec le marché du travail et aussi de valider un potentiel choix d’apprentissage, d’études postsecondaires ou de carrière. Pour certains, c’est une confirmation qu’ils sont sur la bonne voie alors que c’est le contraire pour d’autres. Elle se rappelle une élève qui voulait devenir hygiéniste dentaire. Avec son stage, elle a su tout de suite que jouer dans la bouche des gens, ce n’était pas pour elle. Elle a pu ainsi réaligner son choix d’études postsecondaires avant d’y perdre argent et temps. Pour l’employeur, ça lui permet de former des jeunes à sa manière, de pourvoir à un poste étudiant disponible au sein de son entreprise en plus d’offrir un service bilingue à sa clientèle. « Pour terminer, ce que j’aime du COOP été, c’est que les élèves, qui doivent eux-mêmes trouver leur lieu de placement, vont souvent chercher des employeurs que je connais moins, parce qu’ils sont moins accessibles pendant l’année scolaire. Ça augmente ensuite la gamme d’employeurs potentiels à contacter dans le futur. »