Depuis le 7 juillet, les techniciens paramédicaux affiliés à la CSN de 35 villes du Québec, dont 108 en Abitibi-Témiscamingue, ont déclenché une grève générale illimitée. En dépit du conflit, les services d’urgence sont pleinement maintenus. Sur le terrain, les soins préhospitaliers sont d’ailleurs assurés comme à l’habitude.
Sébastien Cliche Sirois, président du Syndicat des paramédics de l’Abitibi-Témiscamingue–Nord-du-Québec, insiste sur ce fait. « Pour la population, il n’y a aucune différence. Nos appels sont faits comme d’habitude, avec toujours autant de rigueur. » Leurs moyens de pression ont ainsi des impacts sur leur employeur. Les paramédicaux en grève ont cessé d’exécuter certaines tâches administratives, comme la facturation ou les rapports papier.
Selon monsieur Cliche Sirois, le conflit de travail découle d’un long blocage à la table des négociations. Les travailleurs sont sans convention collective depuis mars 2023. « Ça fait deux ans qu’on patiente, deux ans sans hausse de salaire, sans amélioration de nos conditions. On est rendus à bout. »
Les principaux points en litige concernent les horaires de faction, les vacances et surtout les salaires. Le syndicat revendique une bonification comparable à celle récemment accordée au secteur public. « On demande au minimum l’équivalent des augmentations reçues par les cols bleus, soit 17,4 %. Nos compétences ont continué d’évoluer, mais nos conditions, elles, sont restées figées. »
La grève est encadrée par le Tribunal administratif du travail, qui a statué sur les services essentiels à maintenir. Les appels d’urgence, classés de priorité 0 à 7, doivent être traités comme à l’habitude, tout comme certains retours à domicile (priorité 8) entre midi et 17 h. Le service de transport aéromédical reste également en fonction. « On ne peut pas tout arrêter, ce n’est pas notre intention. On respecte les règles, mais on s’assure d’envoyer un message clair », souligne le président syndical.
Alors que des actions de visibilité, comme celle du 9 juillet à Rouyn-Noranda, s’organisent un peu partout, le message des techniciens paramédicaux demeure inchangé : les soins à la population ne sont pas en péril. « Nos moyens de pression, ils visent l’employeur et le gouvernement, pas les gens. C’est important de rassurer tout le monde. »
Des séances de négociation sont prévues en juillet. Le syndicat espère que le gouvernement prendra enfin le processus au sérieux. « Il faut que ça avance. On est disponibles, mais on n’est plus patients », conclut monsieur Cliche Sirois.