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L’art vivant d’Émilie B. Côté s’invite au Musée de la Gare

17 juillet 2025

par : Amy Lachapelle

C’est à la suite d’une résidence de deux semaines au Musée de la Gare de Témiscaming que le vernissage de la nouvelle exposition de l’artiste Émilie B. Côté s’est tenu le 6 juillet. Pour l’occasion, atelier de création, visite commentée et performances musicales de Jérémie Vallières et du groupe Junj étaient au menu. Près d’une cinquantaine de personnes ont créé une œuvre à partir de la cire d’abeille blanche fondue et de végétaux cueillis sur le site dans l’après-midi. La présence a même doublé pour le vernissage en fin de journée.

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Habiter la ruche est un projet qui s’inscrit bien dans la démarche artiste d’Émilie B. Côté. « Globalement, je travaille beaucoup avec l'idée des cycles naturels de recommencement qui sont établis dans la nature. Ces cycles se traduisent dans mes œuvres par le lichen dans un cube de béton, les champignons qui poussent dans une forme en plâtre, ou la cire des abeilles qui se déploient sur un crâne d'orignal; il y a toujours une dualité entre le vivant et l'inerte », précise-t-elle.

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Ce projet a pris naissance lors d’une promenade où elle a vu les ruches de Miel Abitémis, dont une boîte qui avait été déconstruite. Elle s’est alors demandé comment elle pourrait les récupérer et les utiliser. « Puis finalement, je me suis dit que je pourrais simplement déposer des œuvres dans les ruches pour laisser les abeilles construire leurs alvéoles sur celles-ci. Comme je travaille depuis longtemps en relation avec les éléments de la nature et avec une approche axée vers la science, je trouvais que ça faisait du sens dans ma démarche artistique. » Après avoir contacté Miel Abitémis et obtenu une bourse du Conseil des arts et des lettres du Québec, elle a lancé ses premières expérimentations à l’été 2024 pour ce projet destiné à évoluer sur plusieurs années.

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Au cours de l’été Émilie B. Côté retournera de temps à autre à l’atelier du deuxième étage du musée pour poursuivre ses recherches. De nouvelles fleurs apparaissent tout au long de l’été et elle expérimente différentes façons de les conserver. Comme elle l’explique, « La cire protège, scelle et transforme. Elle permet de conserver la fragilité d’une feuille, la transparence d’un pétale, tout en les métamorphosant en matière sculpturale. Scientifiquement, cette pratique s’inscrit dans une tradition ancienne; celle de la conservation des spécimens botaniques ou des encaustiques antiques. Mais ici, elle prend une dimension poétique et contemporaine : chaque œuvre devient un fragment de paysage intérieur, une cartographie du vivant. »

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Et que symbolise la ruche pour l’artiste? « Ultimement, je parle de notre position dans le monde, ma vision de celle-ci du moins. La ruche représente le renouveau, le début d'un cycle, l'organique. Esthétiquement, la forme de l'alvéole est parfaite, à mes yeux. Mon approche est poétique, mais de mettre la lumière sur cet insecte nous rappelle aussi que les changements climatiques et l'utilisation de pesticides ont des impacts immenses sur les colonies d'abeilles qui sont en déclin. Habiter la ruche est un projet de recherche-création en bio-art qui se conjugue avec les aléas du vivant. »

Il est possible de visiter Habiter la ruche jusqu’au 1er septembre. Par la suite, l’artiste se déplacera en octobre du côté du Mont St-Hilaire pour participer à un festival de land art en nature, Créations-sur-le-champ. « Je suis très heureuse d'avoir été sélectionnée par le jury pour aller y présenter mes œuvres récentes en cire. Il s'agit d'un festival international qui se déploie dans un verger où une quinzaine d'artistes font des œuvres en plein air sur une durée d'une semaine », termine l’artiste témiscamienne.

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