Depuis plus de 25 ans, Karl Chevrier incarne avec passion et constance la transmission des savoirs traditionnels algonquins au lieu historique national d’Obadjiwan–Fort-Témiscamingue. Artisan traditionnel et membre de la Première Nation de Timiskaming, il a été reconnu en mars 2024 comme Maître de traditions vivantes par le Conseil québécois du patrimoine vivant, une distinction qui célèbre l’excellence de son savoir-faire et la profondeur de son engagement culturel.
Du mercredi au dimanche, entre 10 h et 16 h, les visiteurs du Fort-Témiscamingue peuvent ainsi le voir à l’œuvre, construisant un canot d’écorce de bouleau selon les méthodes ancestrales. Mais son rôle dépasse largement la simple démonstration technique. « Sa présence constante et son engagement envers la transmission de la culture algonquine en font un pilier des activités d’interprétation du site », souligne Simon Laquerre, gestionnaire du lieu historique.
En plus de la fabrication de canots, Karl Chevrier propose une variété d’ateliers centrés sur l’artisanat traditionnel algonquin : fabrication de paniers en écorce, d’arcs, de canots miniatures, de capteurs de rêves. « Chaque animation permet aux visiteurs de découvrir non seulement des techniques anciennes, mais aussi les valeurs profondes qui guident les Premières Nations, notamment le respect de la nature et des matériaux qu’elle offre. Karl joue aussi un rôle de sensibilisation, en invitant les gens à réfléchir à leur lien avec la nature », ajoute monsieur Laquerre.
Au-delà des ateliers, c’est la rencontre avec l’homme et le porteur de culture qui marque les visiteurs. Grâce à sa grande aisance en français comme en anglais, Karl Chevrier crée un espace d’échange unique et accessible à tous. « Bien que la forme diffère du canot traditionnel, le processus repose sur les mêmes principes. Ce projet témoigne de sa curiosité, de son désir de repousser les limites de son art tout en restant fidèle à ses racines. »
« Les animations de Karl Chevrier enrichissent profondément l’expérience des visiteurs, en leur offrant un contact direct avec un artisan autochtone qui maîtrise les savoirs traditionnels. Cet échange interculturel crée un lien vivant entre le patrimoine immatériel des Premières Nations et l’histoire du Fort-Témiscamingue, notamment celle du commerce de la fourrure, où le canot jouait un rôle central. Sa présence donne une dimension humaine et authentique au lieu historique national d’Obadjiwan–Fort-Témiscamingue », conclut monsieur Laquerre.