Une grande aventure Ultra Trail pour Jocelyn Lacroix

17 septembre 2025

par : Karen Lachapelle

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Originaire de St-Bruno-de-Guigues, Jocelyn Lacroix de Rouyn-Noranda s’est découvert une passion qui le mène toujours plus loin, parfois jusqu’au bout de ses limites : l’Ultra Trail. Cet univers de longues distances en sentier, où chaque coureur relève son propre défi, est devenu pour lui un mode de vie.

« On ne décide pas ça un matin. J’ai toujours été sportif, j’ai besoin de bouger, et à Rouyn-Noranda, on a la chance d’avoir une belle communauté de coureurs. Dans ce milieu-là, il n’y a pas d’âge, pas de petits ou de grands défis. Chacun a le sien et c’est un grand respect qu’on partage entre nous », raconte-t-il.

D’abord attiré par le triathlon, il s’est tourné vers la course à pied lors de la pandémie. Comme beaucoup, il a enfilé ses chaussures pour sortir de l’isolement, improvisant même un premier marathon durant la COVID. La rencontre avec des amis trailers, capables de s’attaquer à des 100 km et 160 km, l’a convaincu de plonger à son tour dans l’aventure. En quelques années, il a multiplié les expériences, toujours avec une progression prudente pour éviter les blessures. « On ne s’improvise pas sur un 100 km du jour au lendemain. La progression, c’est la clé. Trop en faire trop vite, c’est souvent là que les blessures apparaissent. »

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Cette discipline l’a mené jusqu’à un rêve : participer à l’Ultra-Trail du Mont-Blanc (UTMB), l’un des événements les plus prestigieux au monde. Par un coup de chance, il a obtenu sa place cette année. « Avec seulement quatre Stones [point d’accès qui correspond à une chance], j’ai été pigé sur la liste d’attente. En mars, on m’a confirmé ma participation. J’avais alors le choix entre 60 km et 100 km. J’ai décidé d’upgrader et de m’inscrire au 100 km avec 6100 mètres de dénivelé. »

L’expérience s’est révélée marquante, autant sur le plan physique que psychologique. « On parle de près de 23 heures d’effort. Mon objectif, c’était simplement de terminer. J’ai dû composer avec des températures qui ont varié de 10 degrés le jour à près de zéro sur les sommets la nuit, sous la pluie et le vent. Mais 90 % de la course se passe dans la tête. C’est une gestion des émotions, de la douleur et de la nutrition. »

Sur ce point, il insiste : rien ne doit être laissé au hasard. « Il y avait sept ravitaillements. La nutrition, c’est ce qui fait la différence entre finir une course ou abandonner. J’ai appris à m’entraîner avec ça, à comprendre ce dont mon corps a besoin. »

Monsieur Lacroix enchaîne déjà avec un autre défi : une course UTMB en Californie, à Big Bear, en octobre. Cette fois, ce sont les chaleurs sèches qu’il devra apprivoiser, après avoir affronté l’humidité des Alpes.

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Entraîneur de course à ses heures, il partage aujourd’hui son expérience avec d’autres coureurs. S’il admet qu’il n’est « pas encore prêt pour les 160 km », il garde l’idée ouverte. « Pour l’instant, le 100 km est déjà assez raide. Mais on verra. Ce sport, c’est avant tout une question de respect de soi-même. »

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