On entend souvent parler de la pénurie d’enseignants au Québec, et le Témiscamingue n’y échappe pas. En date du 8 août 2025, soit au lendemain de la journée du mouvement volontaire et des affectations, les données de l’outil ministériel plaçaient le Centre de services scolaire du Lac-Témiscamingue (CSSLT) parmi les plus touchés de la région.
À ce moment, 43 postes étaient affichés comme vacants, soit 16 permanents et 27 contrats, dans les écoles primaires, secondaires et en formation générale des adultes. Ce chiffre représentait à lui seul 20,7 % de l’ensemble des enseignants manquants dans la région. À première vue, ce portrait peut sembler préoccupant… mais il mérite qu’on y regarde de plus près.
Lors du mouvement volontaire, les enseignants en poste choisissent d’abord s’ils restent dans leur école ou s’ils souhaitent changer d’établissement. Ensuite, les affectations se font selon les priorités établies : les enseignants ayant cumulé deux contrats sont appelés en premier, suivis de ceux ayant complété un contrat, puis des candidats figurant sur la liste d’intérêt.
Ce travail minutieux, réalisé dans le respect de la convention collective, vise à faire correspondre au mieux les besoins des élèves, les compétences des enseignants et les matières à enseigner. Il faut également pourvoir les postes de soutien et de professionnels, aussi essentiels à la réussite scolaire.
Tout au long de l’année, le CSSLT multiplie les efforts pour attirer du personnel qualifié. Un agent de développement sillonne différentes régions du Québec et voyage même dans différents pays afin de participer à des événements de recrutement. Grâce à cette approche proactive, plusieurs enseignants qualifiés sont engagés par le CSSLT après le mouvement volontaire. Le CSSLT collabore également avec l’UQAT pour permettre aux étudiants en enseignement d’effectuer leur quatrième et dernier stage dans la région, tout en étant rémunérés.
Enfin, environ 16 % du personnel enseignant embauché ne détient pas encore de brevet d’enseignement, mais possède une formation universitaire solide dans des domaines clés comme les mathématiques, les sciences physiques ou la chimie. Ils sont ensuite accompagnés de près par les services éducatifs du centre scolaire, notamment en pédagogie, en évaluation et en gestion de classe.
Grâce à cette démarche structurée, le besoin réel au CSSLT, en date du 8 août, était de 10 enseignants manquants seulement, soit six postes permanents et quatre contrats, des postes qui sont désormais tous comblés.
« Le véritable défi demeure au niveau du secondaire, en particulier pour trouver des enseignants en mathématiques et en adaptation scolaire », explique Josée Beaulé, directrice adjointe aux ressources humaines au CSSLT. Mais on est loin du portrait alarmant que laissaient entrevoir les chiffres initiaux.
« Heureusement, des signaux positifs sont à souligner, notamment au primaire, où une relève dynamique est bien présente. En éducation physique, plusieurs finissantes originaires du Témiscamingue ont choisi de revenir enseigner dans leur région natale », ajoute madame Beaulé.
Alors pourquoi l’outil ministériel affichait-il un si grand nombre de postes vacants ? La réponse est simple : les stagiaires de fin d’études de l’UQAT ne sont pas encore légalement qualifiés au moment des affectations, et ne figurent donc pas dans les statistiques officielles. Quant au personnel embauché sans brevet, mais avec expertise disciplinaire, il n’est pas non plus comptabilisé dans l’outil ministériel, même s’il est bel et bien en fonction.
Pour madame Beaulé, il est essentiel de rassurer la population. « L’objectif reste toujours le même : offrir aux élèves un enseignement de qualité, avec des personnes qualifiées, si possible, compétentes, passionnées et bien accompagnées. »