Pour plusieurs, visiter la Grèce, ce sont les maisons blanches, les toits bleus, Mykonos, Santorin et l’Acropole d’Athènes, sans compter Zorba le grec, Mama Mia, les citrons, les olives et l’ouzo. C’est vrai qu’il y a tout ça et tellement plus! La Grèce est riche en histoire, on le sait! Cependant, on oublie de grandes parties de cet empire du passé qui fait grandir la planète.

Je ne peux passer sous silence le site archéologique de Philippi au nord de ce pays. Les frontières qui l’entourent sont la Turquie et la Bulgarie. Il y a dont des saveurs grecques mélangées aux pays voisins. Philippi a appartenu à la Grèce, à l’Empire romain et aux Ottomans. Ce qui nous attend sont des vestiges découverts il n’y a pas si longtemps (toujours par rapport à la longévité de ces pays si nous comparons au Témiscamingue). Le site est moins développé au niveau archéologique que Pompéi ou Ephesus. Pourquoi? Question de financement. Il est exceptionnel et la visite en vaut le coup.

Pour s’y rendre, on passe par le port de Kavala et la visite en vaut la peine. Celui-ci a été fondé au septième siècle avant Jésus-Christ. Cette ville, qui s’est appelée Néapolis et Christoupolis pour devenir Kavala, est stratégique. On y entretient des échanges commerciaux par la mer d’Égée et l’Asie Mineure. Il y a aussi la présence de Saint Paul vers les années 49/50 apr. J.-C. qui amène les pèlerins encore aujourd’hui. C’est d’ailleurs à Philippi qu’il sera emprisonné et reprendra la route vers Athènes. Ce trajet qu’on appelle « Sur les traces de Saint Paul » est depuis longtemps le Compostelle de l’est.
Ce qui est aussi fascinant de Kavala, ce sont les écrits qui livrent des moments forts de ce port. Un voyageur turc, Evliya Tselembi, en 1667, écrit que « le port de Kavala est vaste et il peut contenir jusqu’à 1000 bateaux ». On sait que le contrôle de la région voisine, riche en métaux, en a fait comme le lieu de vente des produits agricoles qui partaient vers Constantinople et les marchés européens. Au fil des années et des guerres, Kavala devient un port important et se développe de plus en plus vers le tourisme. On n’est cependant pas obligé d’y aller par bateau. Les routes sont belles, mais un défi est bien présent : la signalisation est écrite en grec!

Dernière ville qui m’a touchée et où j’ai fait des liens en catholique que je suis, c’est Thessalonique. Voici une anecdote qui trahit mon âge. Saint Paul est aussi passé par Thessalonique; il va écrire une lettre aux … Thessaloniciens! Je venais de comprendre enfin ce mot! Les gens avec qui je voyageais étant plus jeunes, ils ne savaient pas de quoi je parlais. Ville riche et reconstruite après un feu en 1917, a quand même gardé une partie historique. On a ensuite pris l’autobus « Hop on, Hop Off » et visité en français les monuments et les sites historiques.
Ces 10 jours m’ont rappelé qu’on n’enseigne plus le grec dans les écoles. C’est dommage, car ici, Zeus et sa descendance sont toujours présents. Il faut donc se remettre aux origines de la Grèce, car vous n’y échapperez pas lors de votre visite.