À seulement 14 ans, Élizabeth Manseau a vécu une saison de baseball qui sort de l’ordinaire. Habituée au rôle d’arrêt-court, elle a été propulsée sur le monticule en cours d’année, un changement qui aurait pu déstabiliser bien des joueuses. « Ça ne m’a pas trop dérangé de changer de position, je n’ai pas encore beaucoup d’années derrière moi alors j’aime essayer n’importe quel rôle », explique-t-elle tout simplement.
Le contraste entre les deux positions est pourtant marqué. « Comme lanceur, c’est toujours moi qui ai la balle, je contrôle un peu le jeu. À l’arrêt-court, je peux aussi orienter l’action, mais c’est différent », dit-elle. Au terme de la saison, elle ne tranche pas : aucune préférence entre le monticule et l’avant-champ.
Des championnats marquants
L’un des moments forts de son parcours a été sa participation aux championnats canadiens de sofdtball-fastpitch à Repentigny, une formation composée de joueuses venues de l’Abitibi-Témiscamingue ainsi que de Victoriaville et de la Rive-Sud. « C’était vraiment le fun, on a eu beaucoup de plaisir et j’ai découvert de nouvelles expériences de baseball. » Elle aime particulièrement l’esprit collectif du sport. « C’est un jeu d’erreurs, même si tu te trompes, tu as la chance de te reprendre. »
Elle a aussi représenté l’Abitibi-Témiscamingue lors d’un championnat provincial de baseball féminin, en plus de participer aux activités du Blizzard, le club de softball féminin adulte du Témiscamingue. Avec cette équipe, elle a lancé plusieurs matchs complets et s’est distinguée autant en défensive qu’en offensive. Ses efforts lui ont valu de recevoir le Blizzard de l’année.

L’effort derrière les résultats
Derrière ces succès se cachent une discipline et un engagement impressionnants. Une saison typique signifie pour elle d’être sur le terrain en moyenne quatre jours par semaine. Les entraînements à Val-d’Or l’obligent à se lever à 5 h 30 le samedi matin, une routine exigeante qu’elle a adoptée avec sérieux. Elle a vraiment incarné les valeurs du Blizzard que sont le dépassement de soi, le courage et la ténacité. » Elle espère de faire encore partie de l’équipe régionale l’été prochain, mais ce n’est pas garanti.
Son père et entraîneur, Marc-André Manseau, précise la réalité particulière des clubs régionaux. « Le club d’Abitibi, c’est une équipe de sélection. Comme au hockey, chaque année, les filles passent par un camp d’entraînement et doivent se tailler une place. Rien n’est acquis d’une saison à l’autre, tout dépend des effectifs disponibles. » Certaines athlètes de Val-d’Or et Malartic bénéficient du sport-études, ce qui leur donne un avantage en matière de développement. « Élizabeth, elle, doit progresser autrement. »

Une athlète polyvalente
La fin de la saison de baseball ne marque pas pour autant un arrêt. Élizabeth consacre l’hiver à d’autres disciplines, notamment le badminton et le volleyball. Une diversité qui lui permet de demeurer active et d’acquérir des compétences transférables, tant physiques que mentales. Avec une telle attitude et une passion déjà bien ancrée, nul doute qu’Élizabeth Manseau continuera à faire parler d’elle sur les terrains au cours des prochaines années.