Le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de l’Abitibi-Témiscamingue a tenu à rectifier certaines informations qui ont circulé concernant l’accès aux soins de santé en Ontario. L’établissement invite la population à se référer à ses canaux officiels — site Web, page Facebook et publication L’Express — afin d’obtenir des données fiables et à jour.
Contrairement à ce qui a été avancé dans certains milieux, le CISSS-AT précise qu’aucune nouvelle modalité n’a été confirmée pour faciliter l’accès aux services médicaux ontariens. Les médecins de l’Ontario ne sont pas tenus de prendre en charge des patients québécois, sauf en situation d’urgence. Plusieurs continuent néanmoins d’assurer le suivi de leurs patients établis en Abitibi et au Témiscamingue, bien que les pratiques de facturation diffèrent : certains facturent directement la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ), d’autres réclament leurs honoraires aux patients.
L’organisation de santé régionale déplore que certains médecins ontariens aient interrompu sans préavis des suivis médicaux en cours, sans prévoir de transfert vers un autre collègue au Québec ou en Ontario. Une telle pratique contrevient aux règles établies par le Collège des médecins et chirurgiens de l’Ontario, qui stipule qu’un professionnel doit assurer une transition sécuritaire pour son patient lorsqu’il cesse un suivi.
Les services urgents demeurent accessibles en Ontario. Pour les personnes dont le suivi médical a été interrompu, une procédure de transfert vers les services du CISSS-AT est possible. Les usagers doivent communiquer avec l’équipe responsable par courriel (transfertmedtk@ssss.gouv.qc.ca) ou par téléphone, remplir un formulaire, obtenir leur dossier médical de l’ancien médecin et remettre le tout au Centre multiservice de Témiscaming-Kipawa.
Le CISSS-AT rappelle que sa priorité demeure l’accessibilité et la proximité des soins pour la population régionale. Des efforts sont en cours pour limiter les déplacements nécessaires, notamment par l’ajout de services en téléconsultation. Toutefois, certaines contraintes demeurent liées à l’étendue du territoire.
Des discussions avaient été entreprises avec le Centre régional de santé de North Bay afin de stabiliser certaines trajectoires de soins, mais elles n’ont pas mené à une entente. Dès le printemps 2024, l’établissement ontarien avait signalé que sa capacité à desservir des patients québécois atteignait ses limites.
En visite dans la région le 19 septembre dernier, le premier ministre François Legault a reconnu la complexité de la situation et l’impact des distances à parcourir pour accéder aux soins. Il a assuré que des discussions étaient en cours avec les partenaires concernés, sans qu’aucun changement concret n’ait encore été annoncé.
Le CISSS-AT appelle enfin à la collaboration de tous les acteurs, élus, citoyens, professionnels de la santé, autorités gouvernementales et partenaires ontariens, afin de trouver des solutions durables qui respecteront les responsabilités de chacun.