La drave, l’art du flottage du bois sur les lacs et les rivières, est une activité ayant marqué l’histoire économique du Témiscamingue pendant plus d’un siècle. Témoin vivant de cette époque, le remorqueur Pembroke, construit en 1951 et autrefois basé à la pointe Opémican, a quitté Notre-Dame-du-Nord le 21 octobre dernier pour retrouver son port d’attache d’origine, où il sera restauré.
« À l’origine, il appartenait à l’Upper Ottawa Improvement Company, fondée en 1871, qui supervisait le flottage du bois sur les cours d’eau de la région. Utilisé à l’époque pour acheminer les billots de bois jusqu’aux plus gros remorqueurs, le Pembroke jouait un rôle clé dans l’industrie de la drave sur la rivière des Outaouais et le lac Témiscamingue. Ce petit navire de 15 tonnes intervenait principalement aux embouchures des rivières, là où les grandes embarcations ne pouvaient naviguer », explique Carine Bergeron, directrice du parc national d’Opémican.
Après plusieurs années à la pointe Opémican, le Pembroke a poursuivi ses activités depuis un nouveau port d’attache, à La Gappe, à Notre-Dame-du-Nord, jusqu’à la fin de la drave vers 1979. Son dernier capitaine, Jean-Guy Voynaud, l’avait conservé avec l’espoir de le voir restauré un jour. Apprenant que le parc Opémican entreprenait la restauration de ses bâtiments historiques, il a proposé de céder le bateau à l’équipe du parc.
« Le Pembroke reposera bientôt sur ses anciennes rampes de cale sèche, elles aussi en cours de restauration. Le remorqueur ne sera toutefois pas accessible à l’intérieur. Des trottoirs de bois seront aménagés tout autour pour permettre aux visiteurs de l’admirer de près. Ceux qui souhaitent explorer l’intérieur d’un remorqueur de la drave peuvent se rendre au site patrimonial du T.E. Draper à Angliers », termine madame Bergeron.
Aucun échéancier précis n’a encore été fixé pour la fin des travaux. Le projet est encore à ses débuts et nécessite d’importantes recherches techniques, historiques et structurales.