La nouvelle murale du Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue s’étend sur 45 pieds de longueur par 14 pieds de hauteur, près du guichet automatique sur le campus du cégep de Rouyn-Noranda. C’est la cinquième murale réalisée à Rouyn-Noranda dans le cadre du cours d’arts visuels, mais la première sur un mur extérieur du cégep.
Initiative d’Émilie Lévesque, enseignante et coordonnatrice en techniques d’éducation spécialisée, la murale a été réalisée en collaboration avec Ariane Ouellet, enseignante en arts visuels et muraliste du projet ainsi que sept étudiants du programme d’arts visuels.
« Mon objectif était d’améliorer l’espace où les étudiants viennent apprendre, explique Émilie Lévesque. L’idée de départ était d’embellir l’espace du cégep, d’ajouter de la couleur et de créer une œuvre d’art. Je me suis inspirée des nombreuses murales présentes dans la ville et, sachant qu’Ariane Ouellet participerait, j’ai voulu concrétiser ce projet ici, au cégep. »
Le projet s’est déroulé dans un calendrier très serré : en seulement une semaine, Ariane Ouellet devait concevoir l’œuvre qui serait ensuite peinte. « Nous avons organisé un groupe de discussion pour explorer le sens du mot inclusion et comprendre ce qu’il évoquait pour chacun, raconte-t-elle. J’ai dû adapter le projet en fonction des cohortes d’étudiants et de la réalité du mur proposé. »
Au-delà des démarches administratives et des contraintes financières, l’œuvre a tout de même pu voir le jour.
Conçue sous le thème de l’inclusion, c’est le fruit d’un processus collaboratif réunissant les départements d’arts visuels et d’éducation spécialisée.
Pour la muraliste Ariane Ouellet, collaborer sur ce projet n’a pas posé de difficulté. « Le vrai défi réside surtout dans la manière d’animer les groupes d’étudiants, explique-t-elle. Mais c’est extrêmement enrichissant. Ces étudiants viennent d’autres programmes et apportent des références différentes de celles que nous avons en arts visuels. »
Selon elle, ce type de collaboration favorise une rencontre stimulante entre les deux disciplines. « En arts, nous réfléchissons beaucoup au sens et à l’éthique de ce que nous créons. Travailler avec d’autres programmes apporte une richesse supplémentaire et ouvre de nouvelles perspectives. »
Guidée par des mots-clés évoquant l’art de vivre ensemble, l’œuvre incarne les valeurs de solidarité, de diversité, d’acceptation, de respect, d’entraide, d’équité et d’ouverture.
« J’ai choisi ce mot, Ensemble, parce qu’il représente profondément le sens de mon travail, explique Ariane Ouellet. On peut tous apprendre seuls, chacun chez soi, mais ce n’est pas la même expérience, ni la même richesse, ni la même profondeur. »
Une murale pour colorer le cégep
« Je me sens heureuse d’avoir laissé ma trace, mais aussi pour mes collègues du programme d’arts visuels, qui vont eux aussi inscrire une part de leur histoire, confie Émy Déziel-Vivier, étudiante participante. Au cégep, certains murs sont monotones. Avec cette murale, nous avons réussi à embellir l’espace et à y apporter de la couleur. »
Cette murale a également créé un sentiment de cohésion parmi les participants. « Je me sens comme dans une famille, réunie et écoutée, confie Émy Déziel-Vivier. Cela me rappelle les sensations familiales. » Pour elle, réaliser l’œuvre en équipe a été une expérience unique : « Travailler sur cette murale avec ma classe a été merveilleux. C’était une sensation de bien-être et de force. »
Pour Émilie Lévesque, l’objectif du projet dépasse largement la simple réalisation d’une œuvre visuelle. « Ce qu’on veut avant tout, c’est unir l’ensemble des étudiants, explique-t-elle. Créer un espace qui donne envie d’être là, qui suscite le dialogue et favorise les échanges. » C’est à travers ce type d’initiative que se construisent les liens les plus solides, selon elle. « Quand les étudiants se sentent écoutés et impliqués, les apprentissages deviennent plus significatifs, la persévérance s’installe d’elle-même. L’inclusion, c’est exactement ce que ce projet a apporté à la communauté du cégep. »
Une collaboration qui porte ses fruits
Cette expérience marque le début d’un dialogue durable entre les disciplines pour Émilie Lévesque. L’initiative, née d’un désir de créer du lien, pourrait inspirer d’autres projets artistiques et éducatifs au sein de l’établissement. Une façon concrète de démontrer que l’inclusion, au-delà d’un thème, devient une pratique vivante au cœur du cégep.
« On espère que ce sera la phase 1 d’un projet et d’une collaboration qui pourra se poursuivre entre les différents programmes du cégep », conclut-elle.
BV : Sur la photo de gauche à droite : Émilie Lévesque, enseignante et coordonnatrice en Techniques d’éducation spécialisée, Ariane Ouellet, enseignante en arts visuels, les étudiantes en arts visuels Maély Beaucage, Loriane Joly, Malaika Petit, Fany Lefebvre, Émy Déziel-Vivier, Anne-Frédérique Lemire, et Mona Ramsay, enseignante en Techniques d’éducation spécialisée.
CP : Le Citoyen — Ricardo Jr Emmanuel
BV : L’œuvre, visible sur un mur extérieur du Cégep au campus de Rouyn-Noranda
CP : Photo gracieuseté Ariane Ouellet, enseignante en Arts visuels.