Du 27 au 31 octobre, le Québec célébrait pour la première fois la Semaine nationale des Carrefours jeunesse-emploi (CJE). Sous le thème Leur avenir, notre force. Leur voix, notre mission., cette initiative du Réseau des carrefours jeunesse-emploi du Québec vise à faire connaître l’apport essentiel des 111 CJE du Québec. Présents dans toutes les régions, ces organismes accompagnent chaque année des milliers de jeunes âgés de 15 à 35 ans dans leur cheminement personnel, scolaire, professionnel et citoyen.
Au Témiscamingue, le Carrefour Jeunesse-Emploi profite de cette semaine pour rappeler la richesse et la diversité de ses services. « C’est une première, souligne Hélène Nickner, directrice générale. Le principal but cette année, c’est de faire connaître les carrefours, parce qu’ils sont encore méconnus. On essaie beaucoup de faire rayonner nos services, mais il n’y a rien comme une campagne nationale pour mettre en valeur l’ensemble du réseau. »
Même si l’organisation n’a pas planifié d’activités spécifiques pour cette première édition, elle demeure pleinement engagée dans le mouvement provincial. « On participe à la diffusion des outils de visibilité produits par le réseau, comme les capsules promotionnelles. C’est une belle façon de rappeler ce que sont réellement les CJE et de mieux faire comprendre leur rôle », explique Annie Bellehumeur, directrice adjointe.

Cette première Semaine nationale s’inscrit aussi dans une longue histoire régionale. Les Carrefours jeunesse-emploi sont présents en Abitibi-Témiscamingue depuis plus de 30 ans, et leur rôle n’a cessé d’évoluer au fil des générations. « Les jeunes ont changé, et c’est souvent ce qui amène les changements dans nos interventions, remarque Annie Bellehumeur, directrice adjointe au CJET. Nos rôles ont suivi cette évolution. Le monde du travail, la réalité sociale, les défis personnels, tout s’est transformé. »
Si la population associe souvent les CJE à la recherche d’emploi, les services offerts vont bien au-delà. « C’est sûr que la porte d’entrée, c’est l’employabilité, mais une fois qu’ils sont chez nous, les jeunes découvrent une foule d’autres accompagnements. On parle de plus d’une vingtaine de services différents, précise Annie Bellehumeur. On touche au développement de projets, à la participation citoyenne, à l’autonomie personnelle et sociale, à la santé mentale, à la créativité… Ce sont des aspects moins visibles, mais tout aussi essentiels. »
L’équipe insiste d’ailleurs sur le fait qu’il n’y a pas un seul jeune qui n’a pas sa place au Carrefour. « C’est une phrase qu’on aime répéter, dit Hélène Nickner. Peu importe son parcours, ses forces ou ses difficultés, chaque jeune peut trouver chez nous un espace pour avancer. »
Certaines initiatives témoignent concrètement de cet impact. Hélène Nickener mentionne notamment le projet de jardin communautaire, mené l’été dernier en collaboration avec des travailleurs de milieu et des personnes en situation d’itinérance. « Ce projet-là, c’est un bel exemple de ce qu’on fait au quotidien. Oui, il y a eu le jardin, mais il y a aussi tout l’accompagnement qui se fait derrière. On parle de personnes qui sont sorties de la rue, qui ont retrouvé un sens à leur quotidien. Ça, c’est tangible et ça démontre la portée humaine de notre travail. »
Ces réussites locales font écho aux constats mis de l’avant à l’échelle provinciale. Le communiqué du Réseau des CJE dévoile les résultats de la vaste consultation #MaVoixCompte menée auprès de 5 400 jeunes au Québec. Dans la MRC d’Abitibi, 82 % d’entre eux jugent difficile de trouver un logement abordable et de qualité, tandis qu’un jeune sur trois évalue son bien-être mental comme « mauvais » ou « très mauvais » au cours du dernier mois. Ces statistiques, loin d’être abstraites, traduisent des réalités que les CJE côtoient au quotidien.
« Ces chiffres ne sont pas que des données : ce sont des jeunes d’ici, avec leurs rêves, leurs défis et tout leur potentiel », souligne André Tessier, directeur général du Mouvement de la relève d’Amos-région. Pour lui, les CJE incarnent une réponse humaine et efficace à des enjeux complexes. « Derrière chaque statistique, il y a une histoire qui mérite d’être entendue. Nous avons le devoir de simplifier et de moderniser nos politiques publiques. Les CJE sont là pour transformer les obstacles en tremplins et les doutes en projets. »
Une analyse de la firme KPMG citée par le RCJEQ appuie cette vision. Elle démontre que l’accompagnement d’un jeune par un CJE vers un emploi stable génère des retombées économiques considérables : jusqu’à 86 000 $ de revenus supplémentaires pour le jeune sur cinq ans et plus de 49 000 $ pour les finances publiques. De plus, l’obtention d’un diplôme d’études secondaires grâce à un CJE peut se traduire par une augmentation de 266 000 $ de revenus sur une carrière et 155 000 $ en recettes fiscales additionnelles pour l’État.
Durant la Semaine nationale, le réseau met de l’avant une multitude d’activités : portes ouvertes, témoignages de jeunes, présentations des résultats de #MaVoixCompte et projets communautaires. À travers tout cela, un message clair se dégage : un CJE seul fait déjà une différence, mais ensemble, les 111 carrefours forment une force incontournable au service du Québec tout entier.
Partout en Abitibi-Témiscamingue, les Carrefours jeunesse-emploi partagent cette même mission : soutenir les jeunes dans toutes les dimensions de leur vie, qu’il s’agisse d’emploi, de formation, de projets personnels ou d’engagement citoyen, que ce soit à Amos, La Sarre, Rouyn-Noranda, Val-d’Or ou au Témiscamingue.