L’entretien des cours d’eau, la tarification carbone, une politique agricole mieux adaptée aux réalités régionales et un financement à la hauteur des défis figurent parmi les enjeux qui retiennent particulièrement l’attention de la Fédération régionale de l’Union des producteurs agricoles (UPA) de l’Abitibi-Témiscamingue.
Reconduit à la présidence, M. Rheault fait de la gestion des cours d’eau une priorité pour protéger les terres agricoles et en améliorer la productivité. Il mise sur la collaboration avec les MRC pour obtenir des résultats. À la tête de l’organisation depuis 2018, Pascal Rheault estime que les liens entre le milieu agricole et les MRC se sont considérablement resserrés au cours des dernières années.

« Il y a aujourd’hui une meilleure communication que jamais avec les MRC. On travaille de plus en plus ensemble pour redévelopper notre agriculture. On voit l’arrivée de nouveaux producteurs, souvent de petites entreprises ou des gens qui reviennent à la terre. Il y a du changement, mais il faut continuer à regarder vers l’avenir », souligne-t-il.
Il plaide pour un investissement accru du gouvernement afin de rattraper le retard important en matière de drainage et de chaulage. « Une tonne de chaux coûte environ 600 $ ici, alors qu’en Montérégie, c’est 25 $. C’est un écart énorme », déplore-t-il.
Pour Pascal Rheault, le moment est venu de regarder en avant. « C’est le temps de travailler sur le futur. Voir comment on peut se développer et tirer notre épingle du jeu. L’agriculture doit faire partie intégrante des priorités gouvernementales, notamment au niveau régional », soutient-il.
Selon lui, la pérennité des sols passe par un entretien adéquat et durable des infrastructures hydriques. Il insiste sur la nécessité de programmes provinciaux semblables à ceux dont ont profité les producteurs du nord-est de l’Ontario ou d’autres régions du Québec.
Au cours de la 57e assemblée régionale qui s’est déroulée à Rouyn-Noranda, plusieurs délégués du milieu agricole ont d’ailleurs échangé sur les actions à entreprendre pour faire avancer ces dossiers. À travers les 14 résolutions, la fédération souhaite maintenir la pression sur les décideurs afin que les réalités agricoles de la région soient pleinement reconnues et soutenues.
Des investissements à la hauteur du potentiel agricole
Le secteur agricole de l’Abitibi-Témiscamingue connaît un regain d’activité, porté notamment par l’arrivée de jeunes producteurs. Une tendance encourageante, selon Stéphanie Levasseur, deuxième vice-présidente de la Fédération régionale de l’UPA.

« On a plusieurs jeunes producteurs, surtout si on compare à d’autres régions », souligne-t-elle. Mais ce dynamisme ne suffit pas à masquer les défis qui persistent. Mme Levasseur souligne la nécessité des investissements publics à la hauteur du potentiel agricole de la région. « Tout est à bâtir. Il serait souhaitable que le gouvernement entende nos besoins. Les budgets dédiés à l’agriculture sont nettement insuffisants, surtout dans le contexte actuel où le revenu net agricole est en chute libre », déplore-t-elle. Selon la vice-présidente, le manque de soutien financier freine la modernisation des entreprises et leur capacité d’investissement.
« On est à moitié moins soutenus que dans d’autres régions. Il faut plus d’agilité et de flexibilité dans les programmes, afin qu’ils puissent réellement s’adapter aux besoins spécifiques de chaque territoire », insiste-t-elle.
La Fédération de l’UPA d’Abitibi-Témiscamingue qui représente plus de 615 entreprises pense que l’avenir de l’agriculture en Abitibi-Témiscamingue passe par une reconnaissance accrue de ses réalités régionales et un appui gouvernemental plus concret, à la mesure de son potentiel de développement.