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Coupe Stanley 2020

6 octobre 2020

par : Luc Gélinas

Luc Gélinas est journaliste sportif à RDS et couvre les activités liées aux Canadiens de Montréal depuis 1992. Il a aussi signé plusieurs livres à succès au cours des dernières années, dont Steve Bégin : ténacité, courage, leadership ainsi que les séries jeunesse C’est la faute à… (Hurtubise) et L’étonnante saison des Pumas (Éditions Z’ailées).

Nous sommes un peuple chaleureux, on aime se rassembler et s’amuser le plus souvent possible. On a besoin du contact humain, de jaser et d’écouter, de rire et de pleurer. C’est important de changer d’air, de voir du monde et de sourire à un inconnu en sortant du dépanneur.

Je ne sais pas pour vous, mais pour toutes ces raisons, je n’ose même pas imaginer à quel point ça aurait été un désastre pour moi de vivre deux mois dans une des deux bulles de la LNH. En tout, les Stars et le Lightning ont été « emprisonnés » soixante-cinq jours. Le pari de Gary Bettman a parfaitement fonctionné sauf qu’un léger sentiment de tristesse m’a envahi lorsqu’il a présenté la Coupe Stanley aux joueurs de Tampa. Pas de foule, par de cris, pas de famille ni d’amis sur la patinoire pour festoyer comme il se doit après tant de sacrifices. Ce moment unique est toujours celui que je préfère à chaque saison.

L’an passé, c’était réellement touchant de voir David Perron des Blues, les larmes aux yeux avec sa famille. Au fil des ans, on développe des liens avec certains joueurs et c’est le cas avec David. Présents sur la patinoire, mon caméraman Raphael et moi étions heureux d’être témoins de ce moment précieux pour lui. « Heille, David, t’sais que ça nous prendre une photo avec la coupe et toi avant que tu débarques de la glace! » que je lui ai lancé sans gêne. Sauf qu’un autre joueur est venu lui ravir le trophée. Rien de grave, des souvenirs, j’en ai plein la tête!

Une douzaine de minutes plus tard, je jasais près de la rampe avec François, le père de David, tandis que Raphaël filmait la sortie des joueurs vers le vestiaire. Le party changeait de place et le capitaine Alex Pietrangelo menait fièrement le groupe pour poursuivre la fête loin des médias. Encore euphorique, David nous a aperçu du coin de l’œil et il nous a crié « Les gars, bougez pas! ». Puis, sans crier garde, il a carrément volé le trophée des mains de Pietrangelo. « Pa, prends le cell à Luc pis fait ça vite, on a cinq secondes pour prendre une photo ». Des moments comme ça, c’est impossible à oublier, pour Raphaël et moi mais aussi pour David qui m’en a reparlé cet été!

Pour recréer ce genre de moment unique volé par la COVID-19, les dirigeants du Lightning ont donc eu l’idée de reproduire les célébrations, lors du retour à Tampa. Tous les joueurs ont enfilé leur uniforme, ils ont paradé, se sont passés la Coupe au travers de parents et amis pendant que des feux d’artifices éclataient sous le bruit We are the Champions. Et, heureusement pour eux, l’état de la Floride permet ce genre de rassemblement… mais je sais, ce n’est pas très prudent!

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