Alors que la COVID-19 a précipité son plan de retraite de quelques mois, Laurier Lacasse a décidé de faire le grand saut vers une deuxième carrière : luthier. Autodidacte, ce retraité du moulin à scie a lancé officiellement LLLuthier en septembre dernier.
Sa passion pour les instruments de musique n’est pas nouvelle alors qu’il s’est familiarisé avec les différentes étapes du métier de luthier depuis 30 ans. Il a notamment conçu et fabriqué une grande variété d’instruments à cordes : harpe celtique, dulcimer à percussion, violons, guitares, violoncelles, contrebasses, mandole, xylophones, mandolines. Il a vendu d’ailleurs son premier violon en 1994. « J’ai fabriqué toutes sortes d’instruments à cordes, sauf un piano », mentionne monsieur Lacasse. Au fil des ans, il a perfectionné les techniques de ce métier particulier et rarissime. « J’ai appris grâce à des livres, qui étaient principalement en anglais et pas vulgarisés. Maintenant, avec la technologie, on peut trouver des trucs sur Internet, avec YouTube », se rappelle l’artiste.
Fier Témiscamien, il utilise autant que possible des bois indigènes : érable, merisier, bouleau, épinette blanche, ostryer. « J’ai beaucoup appris sur les sortes de bois alors que je travaillais à l’usine. » Dans son atelier, il prend le bois à l’état brut pour ensuite le transformer en petit chef-d’œuvre. « J’aime récolter et préparer le bois. Nous avons des essences extraordinaires au Témiscamingue », précise-t-il. Pour donner vie à un instrument, ça demande de la patience et du temps. « Mon projet le plus long a été une contrebasse en 2002, ça m’a pris entre 400 et 500 heures de travail. »
Musicien depuis l’âge de 18 ans, il a fait partie de nombreux groupes, notamment les cinq doigts de la main et Belle Lurette. « J’ai de très bons amis, dont Martin Bernard et Jean-Marc Lupien, qui m’ont inspiré à devenir luthier. » Lui-même doit avoir servi d’inspiration puisque sa fille Élise a suivi une formation de trois ans de luthière à Montréal. « Un hiver, il y a 10 ans, nous avons fait une guitare électrique ensemble, ça lui a peut-être servi un peu d’inspiration », raconte en riant le sympathique luthier. À savoir s’il aurait aimé faire une telle formation, il est catégorique, pas question de quitter son Témiscamingue pour vivre dans le trafic et en ville! « C’est trop dingue pour moi, la ville. »
Monsieur Lacasse redonne aussi vie aux instruments : limage, frettage, réparations de trous, fissures, ponts décollés, cassés... Il est possible d’en découvrir et surtout d’en voir encore davantage sur le travail de cet homme passionné et passionnant en visitant sa page Facebook.