Luc Gélinas est journaliste sportif à RDS et couvre les activités liées aux Canadiens de Montréal depuis 1992. Il a aussi signé plusieurs livres à succès au cours des dernières années, dont Steve Bégin : ténacité, courage, leadership ainsi que les séries jeunesse C’est la faute à… (Hurtubise) et L’étonnante saison des Pumas (Éditions Z’ailées).
Enfin, on peut oublier 2020 et se tourner vers 2021. La vaccination a commencé à la grandeur du pays, notre vie va reprendre graduellement une certaine normalité et nous aurons même droit à un peu de divertissement supplémentaire avec le championnat du monde junior et le retour du hockey de la LNH.
Pour être honnête avec vous, ça fait mon affaire ce retour au jeu tardif, car pour une rare fois en plus de vingt ans, je peux passer tout le temps des fêtes à la maison. Je suis un gars de famille, j’aime festoyer avec les miens, bien manger, danser et lever le coude au son de la Bottine souriante… Sauf que le Canadien quitte toujours le Centre Bell de la mi-décembre au début janvier. C’est une tradition qui permet de louer le building pour des spectacles qui attirent les familles en vacances. Habituellement, pour Chantal Machabée et moi, la période des fêtes, c’est tout sauf des vacances ! Si on s’en tire avec une saucette de quelques heures à la maison pour célébrer Noël, le jour de l’an est toujours gâché pour l’un de nous deux.
J’aime bien vous raconter des anecdotes amusantes dans cette chronique mais je ne peux vous cacher que de me retrouver sans les miens le 31 décembre au soir est toujours un vrai calvaire. Même en Floride, sous les palmiers, avec de bons copains et quelques bières d’ingurgitées, il n’y a rien d’euphorique à exécuter le décompte des dix secondes qui précède minuit. Chaque fois, c’est la même histoire. Je me trouve un coin tranquille, j’appelle mon épouse, mes trois enfants, ma mère et mes sœurs. Au bout du fil, c’est clairement le party et je n’entends pas tellement bien. C’est parfait comme ça parce que personne ne peut donc percevoir que j’ai la voix un peu brisée. Et chaque début de nouvel an où je me retrouve sur la route, je me dis toujours que c’est la dernière fois et que je démissionnerai après le repêchage en juin…mais le lendemain, c’est déjà oublié !
L’an passé, le 31 décembre je l’ai vécu en Caroline pour la deuxième fois de ma vie. Sincèrement, je ne souhaite pas ça à personne ! Tu arrives en courant dans un bar près de l’hôtel après le match et il est environ 23 h 35. Tu enfiles rapidement deux bières et c’est déjà le décompte. À minuit et demi, tu es de retour dans ta chambre car il faut partir dans quelques heures à peine pour rentrer à la maison sur le vol de 5 h 30 qui passe par Toronto.
Alors même si Noël et le jour de l’an viennent avec beaucoup de restrictions cette année, ne comptez pas sur moi pour commencer à me plaindre. Je suis à la maison et je suis heureux même si c’est tranquille. Bonne année 2021 à tous et à toutes !