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L'éducation à l'épreuve de la COVID-19

19 janvier 2021

par : Moulay Hicham Mouatadid | Journaliste de l'Initiative de journalisme local

photo : Josée Gauvreau, directrice de l'école Gilbert-Théberge

Dans le cadre de nouvelles mesures mises en place afin de mieux gérer le contexte pandémique durant cette 2e vague, le ministère de l’Éducation instaure un programme de tutorat et des mesures supplémentaires pour la réussite scolaire et la santé mentale. « Le financement alloué pour le programme de tutorat et les mesures supplémentaires sont en lien avec les besoins soulignés par le personnel des écoles dans un contexte de pandémie et de confinement. Le contexte a eu un gros impact sur la persévérance, la réussite et le bien-être de plusieurs de nos élèves », souligne la directrice de l’école Gilbert-Théberge, Josée Gauvreau. « Un budget supplémentaire est toujours bien reçu. Malheureusement, nous sommes déjà en pénurie de main-d’œuvre. Il reste à voir si les écoles seront en mesure de trouver des employés qualifiés pour accompagner nos jeunes », a-t-elle ajouté.

Annulation et report

Le ministère de l’Éducation a aussi décidé d’annuler les épreuves ministérielles et de reporter le premier bulletin. « L’annulation des épreuves ministérielles enlève un facteur de stress chez les élèves et le personnel enseignant, surtout ceux de 4e et 5e secondaire pour lesquels la diplomation en dépend. Le premier confinement a exigé du rattrapage en plus de compléter la matière de l’année en cours. Cette décision permettra aux enseignants et aux élèves de se concentrer sur les apprentissages nécessaires pour continuer le parcours scolaire sans ajouter à l’anxiété et aux soucis qui les perturbent déjà en pleine pandémie », estime madame Gauvreau.

Manque de personnel

Les professionnels de l’éducation manifestent plusieurs attentes auprès du ministère de l’Éducation. « La consultation auprès du domaine de l’éducation est souhaitée afin de répondre aux besoins qui sont en changement continuel dans un contexte semblable », espère madame Gauvreau. « Le manque de personnel demeure un facteur problématique, comme l’importance de garder les élèves et le personnel en sécurité en respectant les mesures sanitaires tout en assurant que les élèves vivent dans un environnement agréable et stimulant sans perdre la motivation. »

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Photo : courtoisie Sylvie-Andrée Duguay

Et en Ontario?

Bien que la situation en Ontario reste semblable à celle du Québec, chaque province se distingue par la mise en application de ses mesures et orientations gouvernementales. « En Ontario, nous n'avons pas d'épreuve ministérielle. Toutefois, dans chacun de nos cours, nous devons préparer et administrer un examen de fin de semestre. En octobre, le ministère de l'Éducation de l'Ontario (MÉO) a annoncé que les examens n'auraient pas lieu. Habituellement, à ce moment-ci, je serais en train de faire de la révision avec mes élèves et la dernière semaine du semestre serait celle des examens. Là, comme c'est annulé, je continue tout simplement mes cours jusqu'à la toute fin. Dans la situation actuelle, je crois que c'est une bonne décision », fait savoir Dominique Roy, enseignante en Ontario. « Personnellement, la fin de semestre est toujours une période surchargée avec la préparation et l'administration des examens, la correction de ceux-ci, la préparation des bulletins et de mes cours pour le prochain semestre. Là, avec tout ce que l'on vit, j'avoue que c'est un soulagement. Ça me permet de souffler un peu et de me consacrer à l'essentiel, le bien-être de mes élèves. Pour les élèves, c'est un stress de moins. L'anxiété est palpable chez plusieurs d'entre eux », a-t-elle ajouté.

Des attentes suspendues…

Les différents corps professionnels de l’Ontario ont également plusieurs attentes à l’égard des gestionnaires de leur ministère d’éducation. « Notre calendrier n'en compte que 7 [journées pédagogiques] pour toute l'année scolaire. C'est bien peu pour préparer mes cours en fonction du nouvel horaire qui a dû être adapté à la réalité que l'on vit cette année. Je n'ai pas le temps de corriger à l'école. C'est donc en soirée, les fins de semaine et pendant les congés que je corrige. C'est épuisant », exprime Dominique Roy.

Les craintes de la deuxième vague

Alors qu’on est en pleine 2e vague, plusieurs craintes concernant l’ouverture des écoles règnent au sein du personnel de l’éducation en Ontario. « Du 4 au 8 janvier, ce fut une semaine d'apprentissage à distance. Comme le nombre de cas positifs n'est pas très élevé dans notre district, nous étions de retour en classe le 11 janvier », a conclu madame Roy.

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