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Les infirmières praticiennes spécialisées finalement autonomes

10 février 2021

par : Moulay Hicham Mouatadid | Journaliste de l'Initiative de journalisme local

Depuis le 25 janvier dernier, les 800 infirmières praticiennes spécialisées (IPS) du Québec ont commencé à exercer leur profession en toute autonomie. Désormais, elles peuvent diagnostiquer des maladies chroniques et des affections mineures, déterminer des traitements médicaux et effectuer des suivis de grossesse, sans qu’un médecin vienne surveiller leur travail. « L'entrée en vigueur le 25 janvier 2021 de la Loi modifiant la Loi sur les infirmières et les infirmiers et d’autres dispositions afin de favoriser l’accès aux services de santé (Loi 6) est historique et permettra aux infirmières praticiennes spécialisées d'ajouter trois activités réservées aux cinq qu'elles avaient déjà. Cette loi leur permettra de diagnostiquer des maladies (maladies qui présentent des critères diagnostiques et des manifestations cliniques reconnues), de terminer les traitements médicaux pour ces maladies et d'effectuer des suivis de grossesses », fait savoir le Centre intégré de santé et de services sociaux de l'Abitibi-Témiscamingue (CISSS-AT).

Les IPS gagnent en autonomie

Depuis janvier, les patients qui souffrent par exemple de diabète ou d’hypertension ou les enfants qui souffrent d’une otite peuvent recevoir un diagnostic et être traités par des IPS. Plus besoin d’aller par la suite rencontrer un médecin comme c’était le cas auparavant. « Ces nouvelles activités permettent à l'infirmière praticienne spécialisée de gagner en autonomie étant donné qu'antérieurement, ces activités étaient des activités réservées au médical. Bien qu'elles gagnent en autonomie, le travail en interdisciplinarité avec les différents professionnels demeure toujours au centre des préoccupations », affirme l’équipe de communication du CISSS-AT.

Un grand impact réglementaire

La ministre responsable de l’application des lois professionnelles, Danielle McCann, a souligné que seuls les patients ayant des manifestations cliniques reconnues d’une maladie pourront être suivis par les IPS, les autres seront orientés vers des médecins de famille. « Au sein de l'organisation, nous avons actuellement 26 infirmières praticiennes spécialisées réparties dans l'ensemble de la région, dont la pratique évoluera au fil des mois. Bien que cette loi soit entrée en vigueur le 25 janvier dernier, la mise en application des changements évoluera dans les prochains mois. Il faut savoir que cette loi modifie et a un impact sur 10 lois et 30 règlements, plusieurs travaux sont en cours au niveau provincial et plusieurs choses sont toujours à clarifier et éclaircir », explique le CISSS-AT.

Les changements se feront de façon graduelle

Cette décision tant attendue permettra finalement aux IPS de mettre à profit leurs compétences. « C’est important pour le système de santé », soutient madame Danielle McCann. Le CISS-AT est en attente de lignes directrices de l'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ) qui encadrera cette loi et ainsi la pratique des infirmières praticiennes spécialisées. Les changements au niveau de la pratique professionnelle des infirmières praticiennes se fera de façon graduelle, à mesure que l'information et les formations seront disponibles. « Nous accueillons cette modification à la loi avec beaucoup d'enthousiasme et croyons que c'est une superbe avancée pour la pratique en soins infirmiers », a conclu le CISS-AT.

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