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Ontario — Québec : Tirer parti des deux côtés de la frontière

24 février 2021

par : Dominique Roy | Journaliste de l’Initiative de journalisme local

Forcément, vivre près de la frontière Ontario-Québec offre son lot d’avantages et d’inconvénients. L’aller-retour entre les deux provinces est chose courante pour plusieurs. Qu’en est-il de cette réalité?

Vivre en Ontario et travailler au Québec

Depuis décembre 2017, Nadine Jutras traverse la frontière presque tous les jours. Elle habite dans l’ancien canton de Dymond à Temiskaming Shores, et elle travaille à TV Témis, à Notre-Dame-du-Nord. Avant de s’installer là, elle habitait à Roulier. Pendant dix ans, c’est son mari qui faisait la navette Roulier – Temiskaming Shores puisqu’il y travaillait. Maintenant, les rôles sont inversés. En s’installant en Ontario, elle a continué à travailler à TV Témis pendant plus d’un an. « L'occasion de devenir coordonnatrice du Centre AFB du Collège Boréal s'est présentée. J'ai obtenu l'emploi. Les circonstances ont fait que je n'ai pas poursuivi ce travail et je suis revenue à mes amours à la télévision communautaire quelques mois après. »

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La réalité des deux régions, le Temiskaming ontarien et le Témiscamingue québécois, elle la vit bien. « Cela dit, le fait de s'obliger à connaître les deux réalités est aussi un avantage, un plus dans une vie, ça ouvre nos horizons. » Parmi les avantages de vivre en Ontario, elle mentionne la communauté francophone. « C’est comme une famille très accueillante et il est facile de s'y intégrer, on s’y sent bien et membre à part entière. En lien avec mon emploi au Québec et ma vie ici, j’aime la proximité des deux lieux. Ce que j’aime le moins, il est certain que mon quotidien est parsemé de moments à devoir vivre en anglais. C’est une réalité qui m'a beaucoup frappée. Je ne m'imaginais pas devoir autant utiliser l'anglais dans mon quotidien. J'aime moins cette réalité, particulièrement lors de moments importants, comme lors de rendez-vous avec des spécialistes. »

Bien sûr, l’adaptation fut plus difficile pour les deux adolescents, mais maintenant que la famille est bien ancrée en sol ontarien, ce mode de vie semble bien avantageux. Les enfants sont maintenant bilingues et son mari passe plus de temps à la maison et moins de temps sur la route. Pour madame Jutras, c’est un déménagement qui l’a fait grandir. « Je suis heureuse de connaître une réalité différente de ce à quoi j'étais habituée. Je suis fière de voir mes enfants réussir et évoluer dans ce monde. Je suis aussi fière de continuer à m'impliquer avec la communauté franco-ontarienne, maintenant ma communauté. »

Vivre en Ontario et relaxer au Québec

Sandra Gagnon est originaire de Rouyn-Noranda. C’est lors de ses études postsecondaires qu’elle a traversé la frontière. Le Northern College de Kirkland Lake lui offrait un parcours plus rapide pour obtenir son diplôme en éducation spécialisée. Une fois sa formation terminée, elle a décroché un emploi et jamais elle n’est retournée vivre au Québec. Elle habite maintenant à New Liskeard, où elle y travaille également. L’achat d’un chalet était un projet familial qu’elle chérissait. Il y a deux ans, c’est du côté du Québec qu’elle a trouvé l’endroit idéal. « On a regardé sur le côté de l’Ontario, mais ce n’était pas « achetable » ou c’était en bordure d’une rivière, ce qu’on ne voulait pas. On voulait vraiment un chalet proche d’un lac. » Au lac des Bois, à Latulipe, son conjoint et elle ont fait l’acquisition d’un chalet où la famille y passe maintenant une bonne partie de leurs congés. « En partant, les chalets sont moins chers. Il y a aussi beaucoup de petits lacs un peu partout. Ça nous donnait beaucoup de choix de lacs avec des chalets accessibles en auto. » Voilà ce qui a motivé son choix qu’elle ne regrette aucunement. « Au lac des Bois, la plage est super, le lac est très clair. J’aime l’emplacement du chalet sur un terrain plat et le fait que le chemin est ouvert à l’année. La fosse septique et le puits, tout était selon les normes. En plus, on n’est pas loin d’un magasin général [Quincaillerie de l’Est] où on trouve ce qu’on a besoin pour nous dépanner. » Pour elle, ce mode de vie partagé entre l’Ontario et le Québec lui convient parfaitement.

Enjeux financiers

Bien sûr, cette réalité géographique entraîne aussi des répercussions financières. En novembre 2018, Champagne, Bellehumeur, Guimond Inc. publiait une Étude comparative du fardeau fiscal des Québécois et des Ontariens et de certains biens et services fournis par les gouvernements, leurs sociétés d’État et leurs organismes publics. Cette étude présente la comparaison entre les villes de Témiscaming et de North Bay, et celle-ci se veut exhaustive : impôts sur le revenu, immobilier, impôts fonciers, coûts pour les assurances de véhicule, les droits d’immatriculation et les permis, droits de scolarité, taxes à la consommation, garderies, assurance médicaments et tarifs d’électricité. La conclusion de celle-ci : « Bien que le choix de la résidence familiale repose sur divers facteurs, nous sommes en mesure de conclure que, d’un point de vue financier, il est avantageux d’établir sa résidence à Témiscaming, peu importe qu’un travailleur occupe un emploi à Témiscaming ou à North Bay. »

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