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Un mois sans facebook

26 février 2021

par : Marjorie Gélinas

Depuis quelques années, une tendance de plus en plus populaire veut que février soit le mois de l’abstinence à l’alcool. En effet, on entend souvent parler autour de nous des gens qui choisissent de relever ce défi de 28 jours, consistant à ne consommer aucune boisson alcoolisée durant cette période. Cette année, toutefois, une quinzaine de Témiscamiens ont décidé pour leur part de faire de leur février un mois sans Facebook.

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Shallen Bélanger-Julien a mentionné que le fait de se distancer de Facebook lui a permis d'oublier la COVID.

C’est Shallen Bélanger-Julien qui est l’instigatrice du défi. « Depuis janvier, j’ai cessé d’utiliser mon cellulaire pendant les repas, après avoir lu un article sur le sujet », explique-t-elle. L’article en question mentionnait que l’utilisation de son téléphone intelligent à table présente plusieurs désavantages : il nous empêche d’apprécier réellement la nourriture que l’on consomme, nous distrait de nos signaux de satiété et nous isole des personnes avec lesquelles nous partageons le repas. « J’ai tout de suite vu des changements positifs sur le contrôle de mon poids et le comportement de mes enfants », énumère-t-elle entre autres constats. « Je me suis dit, si 30 minutes par jour font une si grande différence, qu’est-ce que ça pourrait être si j’utilisais encore moins mon cellulaire », poursuit-elle.

Chloé Beaulé-Poitras est de ceux qui ont été inspirés par l’idée lancée (via Facebook!) par Shallen Bélanger-Julien de bannir l’utilisation de Facebook pour tout le mois de février. « Ça fait longtemps que la réflexion est amorcée », lance madame Beaulé-Poitras, qui se dit en quelque sorte accro au populaire réseau social. En effet, elle reconnait faire un très grand usage de Facebook pour se tenir informée, dénicher des aubaines et des articles seconde main, entre autres. Toutefois, comme tout le monde, elle peut passer de longs moments à scroller son fil d’actualité, déviant bien souvent de la raison initiale qui l’avait d’abord amenée à ouvrir son cellulaire.

Dans les derniers jours de janvier, Chloé Beaulé-Poitras avoue avoir fait une surconsommation de Facebook en attendant le 1er février. « J’ai fait beaucoup d’achats sur les petites annonces », avoue-t-elle. Afin de s’assurer de respecter son pari, Shallen Bélanger-Julien a supprimé l’application de son téléphone intelligent. « L’application Facebook ne reviendra pas sur mon cellulaire à la fin du défi », exprime-t-elle. En consultant ses statistiques, elle avait pris conscience qu’elle appuyait sur l’icône de l’application plus d’une centaine de fois par jour. « Dans les premiers jours, tu te rends compte que tu es accroc », lance-t-elle, en expliquant qu’elle cherchait instinctivement le symbole F bleu et blanc sur l’écran. « Chaque fois que j’utilisais ma calculatrice ou que je faisais une recherche sur Google, par exemple, je bifurquais vers Facebook. »

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Chloé Beaulé-Poitras profitant de la nature pendant sa grève de Facebook.

Chloé Beaulé-Poitras abonde dans ce sens, fascinée par l’emprise que nos écrans peuvent avoir sur nous. Elle a également réalisé qu’elle l’utilisait comme d’autres utilisent les fidget spinners, balles anti-stress et autres outils contre l’anxiété. « J’ai besoin de garder mes mains occupées », dit-elle. « Je suis des cours à distance et j’ai réalisé une broderie », ajoute-t-elle en expliquant que ces activités l’aident à demeurer concentrée.

Shallen Bélanger-Julien a constaté de son côté une amélioration considérable de sa capacité à se concentrer au travail. « On dit qu’il faut environ six minutes à notre cerveau pour retrouver le même niveau de concentration après avoir été distrait par notre cellulaire », précise-t-elle, en ajoutant qu’elle croit fermement avoir été en mesure d’accomplir beaucoup plus de tâches au travail, éloignée de la distraction que Facebook représente pour elle.

Photo de profil FB Shallen Bélanger-Julien.jpg

« On voit souvent des images de familles qui sont installées dans leur salon, chacun avec son appareil mobile à la main, ça nous choque mais c’est très près de la réalité! » s’exclame Chloé Beaulé-Poitras. Madame Bélanger-Julien acquiesce et les deux femmes s’entendent sur le fait qu’au final, cela nous semble « pas si pire », parce que l’utilisation des écrans est socialement mieux tolérée que l’usage de drogues ou l’abus d’alcool, par exemple.

On pourrait facilement être tentés de juger les gens qui avouent une forme de dépendance aux écrans, à leur téléphone intelligent ou aux réseaux sociaux, pourtant, une grande proportion de la population le vit. Vous avez envie de faire le test? Le dimanche 28 février est justement la Journée mondiale sans Facebook. Essayez de relever le défi, vous pourriez être surpris!

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