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Dossier spécial : Recrutement à l'international 2/3 | Un casse-tête pour combler les besoins de main-d'œuvre

3 mars 2021

par : Moulay Hicham Mouatadid | Journaliste de l'Initiative de journalisme local

photo : Caroline Renaud, directrice des ressources humaines chez Témisko

Gérer la procédure d’immigration pour garantir un processus de recrutement sans difficulté est une mission de plus en plus complexe et très bureaucratique. Malgré ces démarches, des entreprises de la région et notamment du Témiscamingue n’ont pas autre choix que de devoir s’armer de patience afin d’aller chercher des employés dans les domaines en demande.

Un manque de bouchers dans la région

Chez Provigo, les gestionnaires ont été parfois obligés de réduire les heures d’ouverture de certains départements et services, et surtout d’offrir moins de variété pour les clients faute de main-d’œuvre. « J’ai essayé de chercher les profils qui nous manquent dans notre magasin depuis plusieurs années, mais je n’ai reçu aucun CV qui répond à nos besoins et attentes pour les postes vacants. Ce sont surtout les bouchers et des employés dans le département de la charcuterie dont nous avons plus le besoin », précise le propriétaire de Provigo à Ville-Marie, Denis Nolet. « J’ai engagé une firme pour me trouver cinq candidats pour les cinq postes qui me manquent, à temps plein, après entrevues, je les ai tous engagés », a-t-il ajouté.

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À la conquête des soudeurs

Confrontée à une pénurie de main-d'œuvre, l'entreprise Témisko ne voyait pas d’autre option que de commencer les démarches à la recherche d’employés en dehors de la région. « Principalement, nous allons recruter des soudeurs. Afin de pourvoir ces postes, nous faisons appel aux services des firmes spécialisées », explique la directrice des ressources humaines chez Témisko, Caroline Renaud.

Devant l’incapacité d’embaucher des travailleurs de la région, l’entreprise témiscamienne Témisko a dû faire le choix d’aller recruter à l’international. « On est partis chercher des travailleurs étrangers qui demeurent déjà au Canada, qui ont perdu leur emploi à cause de la COVID-19. Pour nous, c’était beaucoup plus rapide d’aller recruter ces gens-là puisqu’on parle d’un délai d’un mois pour pouvoir faire le transfert. Mais face à la pénurie, nous étions obligés d’aller chercher au-delà de nos frontières », souligne la directrice des ressources humaines.

Plein de défis à surmonter

Les travailleurs étrangers que Témisko recrute viennent principalement de trois pays différents, à savoir la Colombie, le Costa Rica et le Nicaragua. « Afin de pouvoir les faire venir, il faut passer par une démarche administrative très longue et un processus de paperasse complexe et compliqué », poursuit-elle. « Au-delà de la phase administrative, la pénurie des logements, surtout en cette période de l’année, est un autre défi à surmonter et à gérer. Notre réalité est bien différente des travailleurs qui viennent pour des périodes saisonnières. Les nôtres viennent avec leurs familles et ils ont besoin de plus d’espace et des logements adaptés aux familles et non à des personnes pouvant vivre seules et temporairement. »

Ce n’est pas toujours positif…

« S'il y a une chose que je peux affirmer hors de tout doute, c’est que nous avons fait le processus dans les règles de l’art. Aucun détail n’a été négligé. Nous avons eu un an pour nous préparer. Nous avons choisi de faire affaire avec une firme externe pour le recrutement, un processus qui devait être clé en main. Si j’ai un conseil à donner : si tu n’es pas prêt à mettre autant d’effort que le consultant que tu engages, ne te lance pas dans l’aventure », exprime la vice-présidente et directrice des ventes-soumissions (propriétaire) chez Cardinal, Karie Bernèche. À la suite d’un concours de circonstances et d’obligations familiales, le candidat est reparti après un mois. Comme on dit ici, l’histoire s’est terminée en queue de poisson. Dommage quand on pense aux sommes qui ont été investies dans le processus, mais surtout au temps que nous avons mis sur ce dossier », fait-elle savoir.

Un suivi rigoureux

Les firmes intermédiaires entre les employeurs et les employés ont généralement une mission très bien définie afin de compléter leur processus de recrutement. Chaque firme a ses stratégies, la nature de sa mission et ses valeurs. « Le suivi, je le fais par moi-même, de la recherche du logement à l’arrivée des employés. La firme avec qui nous faisons affaire se limite beaucoup plus à ce qui est administratif », conclut Caroline Renaud.

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