Il était une fois un comité organisateur déterminé et motivé à tenir son événement malgré la pandémie qui sévissait. Le Carnaval de Lorrainville ne pouvant pas tenir ses activités comme d’habitude, son équipe devait réfléchir autrement. La municipalité de Lorrainville possédait en plein cœur de son village un petit sentier forestier plein de potentiel. C’est alors que le comité a approché l’équipe du Rift à la recherche d’idées pour l’aménager. Émilie B. Côté, coordonnatrice du Centre d’exposition et directrice artistique des arts visuels au Rift, leur a alors fait une proposition magique : installer dans ce sentier une galerie d’art afin de le transformer en une forêt enchantée. « La forêt, c’est déjà magique, raconte Émilie B. Côté, mais d’y retrouver des animaux colorés et des cristaux qui sortent du sol, ça devient comme dans les histoires de notre enfance. J’ai eu trois semaines pour créer le projet, mais j’avoue que je l’avais en tête depuis très longtemps, donc ça n’a pas été difficile de le mettre en vie. »
Afin d’ajouter une touche fantastique supplémentaire, l’idée d’éclairer le sentier pour le rendre accessible en soirée a été amenée sur la table et Simon Gélinas, le président du comité organisateur du Carnaval, a communiqué avec Janice Wabie de Timiskaming First Nation pour lui demander si elle acceptait d’y déménager ses incroyables attrapeurs de rêves géants. « J’en avais fabriqué deux à l’automne, précise madame Wabie, j’aurais voulu en fabriquer plus pour le Carnaval, mais je manquais de temps et il n’y a plus de lumières de Noël dans les magasins à cette période de l’année. Nous avons donc trouvé une façon de transporter ceux que je j’avais déjà. » Puis, monsieur Gélinas a également pensé à l’artiste Karl Chevrier, également de Timiskaming First Nation, qui fait des sculptures d’animaux en métal. « Je l’ai donc contacté et il nous a amené son cougar! » se réjouit Émilie B. Côté.
« Avec trois artistes, ça devenait comme un musée en plein air, avec différents styles », poursuit madame B. Côté. L’installation de cette exposition extérieure hivernale, qui sera en place jusqu’au 15 mars, a comporté plusieurs défis. « L’un des membres du comité a du grimper à un arbre pour y suspendre le capteur de rêves de 16 pieds, raconte Janice Wabie. Puis, la corde de l’attrapeur de rêves de 12 pieds s’est rompue. J’ai été en mesure de la remplacer le soir lorsque j’y suis retournée. » Pour sa part, Émilie B. Côté a d’abord créé ses œuvres dans son garage et les a installées à la dernière minute en prenant bien soin de choisir le meilleur moment selon la température. « L’éclairage a aussi été un défi, avoue-t-elle. Il fallait amener le courant jusque dans le sentier, mais c’est l’équipe dévouée du Carnaval qui s’est organisée pour qu’il ne me reste que des spots à placer aux endroits choisis. Maintenant, je vais faire mon petit tour régulièrement pour déneiger mes œuvres et voir si mes animaux se portent bien. »
Les petits comme les grands sont invités à aller circuler, de jour comme de soir, dans ce sentier féérique, situé juste derrière La Ribouldingue à Lorrainville. « En journée, c’est amusant parce qu’il y a des animaux colorés cachés un peu partout dans la forêt et en soirée, c’est l’effet de l’éclairage qui est intéressant. On se sent comme dans une aventure avec plein de mystères et de surprises », confie Émilie B. Côté. Baptisée Rêveries et animaux fantastiques, l’exposition créée sur mesure dans le cadre de cette 56e édition du Carnaval de Lorrainville est une activité incontournable.
Photo d'Émilie B. Côté : Crédit à Marie-Pier Valiquette