Un pas de plus vers l’agriculture régénératrice pour Bison du Nord

15 mars 2021

par : Dominique Roy | Journaliste de l’Initiative de journalisme local

photo : Page Facebook Bison du Nord

C’est le 27 février dernier que Bison du Nord annonçait publiquement sa participation à un programme pilote visant à créer une certification en agriculture régénératrice pour l’organisme international A Greener World (AGW). En effet, l’entreprise familiale située à Earlton, qui se spécialise dans l’élevage de bisons, fait partie des 50 fermes réparties sur quatre continents à être sélectionnées pour ce tout nouveau projet. Le mandat de la prochaine année pour Bison du Nord sera de se pencher sur la saine exploitation du sol, de l’eau, de l’air et de ses infrastructures en plus de la protection de la biodiversité de ses pâturages.

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Le processus de certification

AGW est un organisme international, à but non lucratif, qui fait la promotion et qui soutient des modèles d’agricultures durables. Créé en 2014, sa mission évolutive comprend quatre objectifs clés : identifier et promouvoir les systèmes agricoles qui ont un impact positif sur l’environnement, la société et les animaux; renseigner les consommateurs sur des résultats d’études et d’analyses environnementales, sociétales et animales afin d’éclairer leurs choix en matière d’achats alimentaires; établir et promouvoir des programmes de certification agricole pour établir un lien de confiance entre le consommateur et le producteur alimentaire et soutenir les agriculteurs indépendants engagés dans une production animale durable.

Qu’entend-on par agriculture régénératrice? « Pour nous, c’est une approche totale ou englobante ou systémique de principes agricoles qui vise l’amélioration de tous les éléments de la ferme. Le sol, les plantes, la vie animale jusqu’à la vie humaine qui s’y trouve. Il y a, je crois, dans cette approche, une présomption que notre façon de faire actuelle constitue de l’agriculture dégénérative. Nous appauvrissons les sols, réduisons la biodiversité, etc. », explique Pierre Bélanger, fondateur et propriétaire de l’entreprise Bison du Nord.

La certification en agriculture régénératrice n’existe pas encore. Pour mener à sa création, AGW met sur pied un projet pilote servant à valider les protocoles obligatoires et vérifiables, processus auquel participera Bison du Nord. « Plus facile à dire qu’à faire, mentionne monsieur Bélanger. Si on parle d’amélioration de la biodiversité, il faut une cartographie minutieuse et un inventaire exhaustif de la ferme pour établir la mesure de départ de tous les éléments : faune, flore, biologie, sols, etc. » Au cours de la prochaine année, tout ce qui se passe sur la ferme sera documenté et mesuré, une tâche qui s’annonce laborieuse en termes de recherches et de mises à jour quotidiennes.

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Un processus nécessaire

Avec sa double certification chez AGW, Bien-être animal et Nourri à l’herbe, la notion d’agriculture équilibrée et bienveillante est donc bien ancrée dans les pratiques de l’entreprise. Avec ce programme pilote, Bison du Nord veut aller un peu plus loin en participant au processus de création d’une certification en agriculture régénératrice. « Il y a bien sûr un avantage économique pour Bison du Nord : gains de productivité, gains de rendement des pâturages, valeur accrue de nos propriétés. En plus, un segment de la population recherchera davantage nos produits ainsi certifiés. Nous sommes certains que ce branding reconnu sera rentable. »

La relève familiale contribue beaucoup à cet effort auquel la ferme d’élevage consent. Les trois enfants de Pierre Bélanger, Marie-Pierre, Charles et Jacinthe, font partie de cette génération sensibilisée à l’environnement et au bien-être animal. Chacun joue un rôle actif au sein de l’entreprise. La motivation est au rendez-vous et leur engagement est profond pour bâtir l’architecture de cette certification, un processus qui va leur permettre de faire encore mieux, de façon concrète. « Pour nous, les astres sont alignés pour qu’on soit acteurs et non spectateurs de cette évolution de l’agriculture », termine monsieur Bélanger.

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